FERRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « garnir de fer (ou d'un autre métal) » (
Pèlerinage de Charlemagne, éd. E. Koschwitz, 80);
2. a) ca 1140 « garnir de fers les sabots d'un cheval, etc. » (
ibid., 81);
b) ca 1450 part. passé adj. « habile, sage » (
Mistere du Viel Testament, XXXVII, 35406, t. 4, p. 362 : Car il n'y a si
ferré qui ne glice);
c) ca 1462
se laisser ferrer (
Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, II, 69, p. 33);
d) ca 1535
ferrer la mule (
Nicolas de Troyes,
Grand Parangon, 50 ds
Hug.);
3. 1176-81
chemin ferré « chemin empierré » (
Chr. de Troyes,
Le chevalier de la charrette, éd. M. Roques, 603);
4. av. 1233 « mettre (quelqu'un) aux fers » (Hues de La Ferté ds
Romancero fr., éd. P. Paris, p. 192 : Ferrant fasse
ferrer); 1828-29 « mettre les fers (à un forçat) » (
Vidocq,
loc. cit.);
5. 1391
ferrer le chanvre (
Registre criminel du Châtelet, t. II, p. 345 ds
IGLF);
6. 1568
eau ferrée (
Paré,
Œuvres, l. XXIV, chap. XXIII, éd. J.-F. Malgaigne, t. 3, p. 403a);
7. 1780 ch. de fer
chemin ferré (
Archives de l'Établissement d'Indret ds
Wexler, p. 21); [1814
voie ferrée sens incertain (
P. M. Moisson-Desroches,
Mém. sur la possibilité d'abréger les distances en sillonnant l'Empire de sept grandes voies ferrées, ibid., p. 18)]; 1851
voie ferrée (
Gobineau,
Corresp. [
avec Tocqueville], p. 184);
8. 1801 pronom. « (d'un cheval) entrechoquer ses sabots » (
Crèvecœur,
loc. cit.); 1848 intrans. (
Chateaubr.,
Mém., t. 1, p. 98 : un Pégase lunatique qui
ferrait en trottant);
9. av. 1856 pêche (Alhoy s. réf. ds
Larch. 1872). Du b. lat.
ferrare « garnir de fer », lat. class.
ferratus « garni de fer, renforcé avec du fer; qui contient du fer; de fer; lié de chaînes de fer ».