FARE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1868 (
Enquête sur les sels, t. 1, p. 510 ds
Littré Suppl.). Orig. incertaine;
FEW t. 8, p. 369
ale range sous l'étymon
(phare*
) sans apporter de justification.
Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :
Histoire :
Attesté depuis 1404 [20 juin, en Loire‑Atlantique] (Aveu Alyete de Lusange, in : Buron, BullSocArcheolLA 126, page 37, note 164 : fartz [pluriel]). On relève aussi d'autres attestations textuelles en Loire‑Atlantique et dans le Morbihan aux 15e/16e siècles : fartz plur. (1467, Aveux Batz, page 342, colonne b), farts plur. (1540, Buron, BullSocArcheolLA 126, page 37, note 164) et fardz plur. (1572, ibid.), farz plur. (1654, Bernier, Annales Bretagne 74). En revanche, étant donné le caractère régional (Loire‑Atlantique et Morbihan) et très technique du terme, on n'est pas étonné de ne pas le retrouver avant le premier quart du 19e siècle dans un texte d'érudition régionale (1819, Morlent, Précis, page 101 : carrés appelés fares) et seulement au cours de la seconde moitié de ce siècle dans un texte émanant de l'Administration centrale (enquête diligentée par le Ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics dans les départements de la Gironde, la Charente‑Maritime, la Vendée, la Loire‑Atlantique et le Morbihan), puis dans la lexicographie générale : 1868 (Enquête Sels 1, page 510 = Littré, Suppl. : Vocabulaire technique. Région de l'Ouest […] Fare [Littré, Suppl. ajoute : (fa‑r') s.m.] Dans les marais salants, compartiment de la série des chauffoirs). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au breton vannetais fard subst. masc. « œillet par où passe l'eau salée, avant d'arriver à l'aderne » (attesté depuis 1744 seulement, Ernault, Dictionnaire). Pour une origine supposée romane du mot breton, voir Buron, Bretagne, page 47. Ajouter FEW 20, 6b un nouvel article fard. Cf. von Wartburg in FEW 8, 369a, pharos I 1, qui analyse à tort et sans justification cette unité lexicale comme un représentant héréditaire de latin pharus subst. masc. « phare ». L'emprunt au breton s'est fait en français régional de Bretagne, vraisemblablement même dans le dialecte (cf. gallo fares subst. plur. « surfaces inégales, généralement rectangulaires, de 60 m2 de moyenne, sur lesquelles l'eau circule sous une épaisseur minimum en permanence, pendant la saison salicole », Péréon, Guérande, page 65). Du français régional, le terme s'est ensuite diffusé vers le français technique général. Dès 1819, en effet, les monographies régionales ou spécialisées ont contribué à la diffusion du lexème resté jusqu’alors dans l’usage local, oral et écrit, en particulier des notaires guérandais.
Rédaction TLF 1980 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2006 : Gildas Buron ; Pascale Baudinot. - Relecture mise à jour 2006 : Jean-Pierre Chambon ; Jean-Paul Chauveau ; Éva Buchi ; Pierre Rézeau.