FALLOIR, verbe impers.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1160
petit en falt que « peu s'en faut que » (
Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 5436-37); 1176-81
molt po de chose s'an failloit (que) (
Chr. de Troyes,
Chevalier charrette, éd. M. Roques, 1434);
2. ca 1165 exprime le besoin, la nécessité (
Chr. de Troyes,
G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 900 : Et il plus a, et plus li
faut);
3. mil.
xves. impers.
il faut que « il est inévitable que » (
J. Régnier,
Fortunes et adversités, éd. E. Droz, p. 99, 2756 ds
IGLF : Ainsi
fault que mon temps s'en aille);
4. 1548
(je dy) comme il faloit « comme il convenait » (
N. du Fail,
Baliverneries, éd. J. Assézat, p. 153 ds
IGLF); 1790 loc. adj. (
Le Rat du Châtelet, p. 9,
ibid. : gens de bon ton, gens
comme il faut);
5. 1657-62 exprime une supposition propre à expliquer un fait, une situation (
Pascal,
Pensées, éd. Brunschvicg, t. 14, p. 18,
ibid. : et ce sens spirituel est si clairement expliqué en quelques endroits, qu'il
fallut un aveuglement pareil à celui que la chair jette dans l'esprit quand il lui est assujetti, pour ne pas le reconnaître). Réfection de
faillir* (pris au sens de « manquer, faire défaut ») d'apr. la 3
epers.
faut (lat. *
fallit) sur le modèle de
valoir*. Au sens 3 a évincé les plus anc.
estovoir (
xies. ds T.-L.) et
estre mestier (
xiies.,
ibid.).