ESQUIVER, verbe trans.
Étymol. et Hist. Ca 1600
esquiver de « faire échapper à » (
A. Hardy,
Alcée, IV, 4, 1493, éd. E. Stengel, t. 2, p. 273); 1613 intrans. abs. « s'échapper » (
Régnier,
Sat. 8 ds
Hug. : J'
esquive doucement et m'en vais à grands pas). Empr., soit à l'esp.
esquivar « éviter, rejeter, éluder » (dep. 1330-43, J. Ruiz; déjà en 1250 au part. passé,
Poema de Alexandre d'apr.
Cor.), soit à l'ital.
schivare « éviter, fuir » (dep. fin
xives.,
Fioretti de S. Francesco d'apr.
DEI) : A. Hardy s'est inspiré aussi bien des auteurs esp. qu'ital. (v. R. Garapon ds
Dict. Lettres XVIIes., p. 490). L'esp.
esquivar est dér. de
esquivo « dédaigneux », prob. issu d'un got. *
skiuhs signifiant à la fois « craintif » et « insolent » (v.
Cor.); l'ital.
schivare est empr. à l'a. fr.
eschuir, eschiver « éviter, fuir » (dep.
ca 1100,
Roland, 1096) de l'a. b. frq. *
skiuhjan « craindre »,
cf. l'a. h. all.
sciuhen «
id.; éviter » (
Graff t. 6, col. 417;
Schützeichel2); v. également
échiffe.