ESPINGOLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1358 « grosse arbalète sur roues » (
doc. Arch. munic. de Dijon, ap.
Garnier,
L'Artill. de la commune de Dijon, p. 5 ds
Gay,
s.v. espringale);
2. 1773 mar. (
J. Bourdé de Villehuet,
Manuel des marins ou Dict. des termes de mar. :
Espingole. C'est une arme montée comme le fusil, et qui n'en diffère que par le canon). Altération, prob. d'apr. l'a. prov.
espingola (1346,
Arch. du château de Bioule, xviii, 395 ds
Bull. Soc. archéol. Tarn-et-Garonne, t. 9, p. 21, n. 1) de l'a. fr. m. fr.
esp(r)ingale, attesté au sens 1 dep. 1258 (
Arch. admin. de la ville de Reims ds
Gdf.), d'abord « danse » (1225-29, G. de Montreuil ds T.-L.), dér., malgré l'écart chronol., de
espringaller « danser » (1330, G. de Digulleville ds T.-L.), prob. issu d'un verbe germ. correspondant au m. néerl. *
springelen « sauter, bondir » attesté par le composé
nederspringelen « dévaler en bondissant (en parlant de l'eau) » (
Verdam,
s.v. springelen); *
springelen est le fréquentatif du m. néerl.
springen « sauter », auquel correspond l'a. b. frq. *
springan (d'où l'a. fr.
espringuier « sauter »,
xiiies. ds T.-L.). V.
FEW t. 17, pp. 189b-190a.