ENDÊVER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 2
emoitié
xiiies.
anderver (
Geste des Lorrains, Gerbert de Metz, fragment des Archives de la Marne, 192, éd. Bonnardot ds
Archives des missions scientifiques et litt., 3
esérie, t. 1, p. 201); fin
xiiies. part. passé
endeveis (
Chanson de pure pauvreté, 41, éd. P. Meyer ds
B. de la Société des anc. textes, 1884, p. 78); 1680
faire endéver (
Rich.). Dér. de l'a. fr.
desver, derver « devenir fou, enrager » attesté dep. le
xes. (part. passé
desvez « fous »,
Alexis, éd. Ch. Storey, 617;
derver, ca 1170,
Maurice de Sully,
Homélies d'apr.
FEW t. 10, p. 186
a) et que la plupart des étymologistes s'accordent à rattacher à l'a. fr.
resver (v.
rêver) sans que le problème de l'orig. des deux formes
resver et
desver ait été résolu de façon décisive (
cf. notamment
EWFS2pour la BBG). L'hyp. la plus vraisemblable, bien que manquant de preuves philologiques suffisantes, est celle d'une formation à partir du lat.
vagus « vagabond, errant » à partir duquel on suppose le dér. *
evagus renforcé en *
exvagus en lat. pop. et parallèle au verbe correspondant *
exvagare postulé par l'a. fr.
esvaiier « errer » (attesté ds T.-L.,
s.v.) (J. Jud ds
Romania t. 62, pp. 145-157;
cf. aussi
FEW t. 10, pp. 184-187); à partir de *
exvagus est supposée une série *
esvo adj., *
esvé part. passé, et *
esver verbe (refaits sur le type *
esvo parallèlement aux formes régulièrement issues de *
exvagare) dont
desver et
resver représenteraient les formes préfixées. Pour J. Jud, la forme
derver ne serait qu'une var. dial. de
desver (
cf. varlet et
merler pour
vaslet et
mesler) comme semble le confirmer la localisation dans les dial. mod. de
enderver et
endêver.