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EMPUANTIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1495 « infecter d'une mauvaise odeur » (J. de Vignay, Mir. hist., XXVIII, 114, édit. 1531 ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 503). Dér. de puant*; préf. en-*; dés. -ir.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. a. « infecter d'une odeur fétide ». Attesté depuis ca 1328 (JVignayMirMs314, f° 201 v° b = Delboulle, RHLF 11, 503 : Quar elle maudite langue corrompi et pourri de vers si que toute la bouche pourri et empuanti et que les vers li decouvroient [lire decouroient « couraient » ?] parmi le visage pour son blasme). - 
A. b. Emploi pronominal : « s'infecter d'une odeur fétide ». Attesté depuis 1549 (Estienne, Français 3 : s'empuantir, ou s'empunaisir, devenir puant). - 
A. c. Rem. a. empuanti adj. « infecté d'une odeur fétide ». Attesté depuis 1497 (Rivière, Nef Folz D., volume 2, page 785, vers 193 = DMF2 s.v. puantir : Tous ces royaumes tumbés et cheüz Par toy, et ausquelz sont mescheuz, D'ordeté tous ampuantis. Par toy sont vilz et puantis). - 
B. Rem. b. empuanter « infecter d'une odeur fétide ». Attesté de 1835 [à Paris] (Platt, Dictionnaire : Loc. vic. Cette odeur a empuanté mes vêtemens. Loc. corr. Cette odeur a empuanti mes vêtemens. Un journal disait il y a quelque temps : « La voierie de Montfaucon empuante l'air de plusieurs villages qui l'avoisinent. » Il fallait empuantit l'air, etc.) à av. 1885 (Vallès, Insurgé, cf. supra). Il s'agit d'une variante populaire du type A., comme le confirme Vallès en mettant le mot dans la bouche d'un adjudant des troupes de Thiers chargées de « mater la canaille parisienne » lors des événements de la Commune en 1871. - 

Origine :
Formation française : dérivé de l'adjectif puant* à l'aide du préfixe en‑ (en‑1*) (cf. B. ; ‑ir est une marque flexionnelle et non pas dérivationnelle, cf. Fradin, Approches 166 et 288‑307). Une réfection populaire concurrente, empuanter (B.), n'a pas rencontré de succès. Cf. von Wartburg in FEW 9, 624a, putescere. Le moyen français puantir v. intr. « puer » (1492, Tardif, Art faulconn. J) ne peut pas en représenter la base : il s'agit d'un hapax postérieur de plus d'un siècle et demi à l'apparition du dérivé empuantir (cf. DMF2).


Rédaction TLF 1979 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2006 : Nadine Steinfeld ; Armelle Evrard. - Relecture mise à jour 2006 : Jean-Pierre Chambon ; Gilles Roques ; Franz Rainer ; Fiammetta Namer ; Éva Buchi.