EMBOUCHER1, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. Ca 1330
enbouchier « introduire dans une ouverture » (
G. de Digulleville,
Pèlerinage vie hum., 10244 ds T.-L.);
B. 1. 1415 mar.
emboucher « pénétrer dans une bouche, une embouchure » (Fév.,
Réglem. gén. pour la jurid. du prév. des march., § 469, Isambert,
Rec., VIII, 571 ds
Gdf. Compl.);
2. 1680 mar.
s'emboucher « se jeter dans (d'un fleuve) » (
Rich.); p. anal. 1699 méd.
s'emboucher « se déverser dans » (Du Vernay ds
Mém. de l'Acad. des sc., p. 229 d'apr.
Trév. 1752);
C. 1. a) ca 1350
mal enboukiet « endurci, rétif » (
G. Le Muisit,
Poésies, I, 367 ds T.-L.); 4
equart
xives.
mal enbouquié » (d'un cheval) qui ne cède pas à l'impression du mors » (
Froiss.,
Chron., II, 39, Kerv. ds
Gdf.); 1525
emboucher « mettre le mors dans la bouche du cheval » (
Cretin,
Chants roy., a une dame de Lion, f
o174 r
o, éd. 1527 ds
Gdf. Compl.);
b) 1461-67 « mettre dans la bouche de quelqu'un; entretenir bouche à bouche » (
J. de Beuil,
Le Jouvencel, f
o238 v
oms. Université ds
Gdf.) −
xvies. ds
Gdf. Compl.;
xve-
xvies. fig.
mal embouché « qui parle grossièrement » (
Le vray disant Advoc. des dames, p. 13 ds
Gdf. Compl.); 1573 (
Dupuys);
2. av. 1570 mus. « mettre dans sa bouche un instrument à vent » (
J. Grevin,
Pastorale, éd. L. Pinvert, p. 223); 1771 (
Trév. :
Emboucher, en style figuré et Poëtique, faire des vers.
Emboucher la trompette d'Homère); 1864
id. « dire qqc. à tout le monde » (
Littré). Dér. de
bouche*; préf.
em-(en-*
); dés.
-er; l'a. fr.
embouchié « de mauvaise qualité mais dont on met le meilleur sur le dessus » (
Cart. de Ponthieu, Richel, 1. 10112, f
o159 v
ods
Gdf.) −
xves.
ibid. est peut-être un mot différent, v.
FEW t. 1, p. 584b).