DÉSESPÉRER, verbe.
Étymol. et Hist. 1. Intrans.
a) 1155 « perdre l'espoir » [ici inf. subst.] (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 9117);
b) 1580 désespérer (de qqn ou de qqc.) « n'en rien attendre » (
Montaigne,
Essais, II, 12, éd. A. Thibaudet, p. 558);
2. trans.
a) ca 1170 part. passé « plongé dans le désespoir » (
Quatre livres des rois, éd. E. R. Curtius, p. 79 [II Sam. 12, 16]);
ca 1175 « réduire au désespoir » (
Chr. de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 5420); fin du
xviies. part. prés. adj. (
Bourdaloue,
Exhortation. Charité envers les prisonniers, 2 ds
DG);
b) 1662 par exagération, part. passé adj. « irrité, contrarié » (
Molière,
École des femmes, IV, 1); 1707 part. prés. adj. « qui irrite, exaspère » (
Lesage,
Crispin rival de son maître, 58);
c) 1690 « décourager » (
Fur.);
3. part. passé adj.
a) ca 1206 « qui ne laisse aucun espoir » (
Guiot de Provins,
Bible, éd. J. Orr, 2328 : C'est uns vices
desespereis);
b) 1558 « extrême » (
Jodelle,
Recueil des inscriptions... ds
Œuvres, éd. E. Balmas, II, 228 : labeur
desespéré). Dér. de
espérer*; préf.
dé(s)-*.