DÉPASSER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 2
emoitié
xiies. « passer par dessus quelque chose; fouler aux pieds » (
Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 97, 6 ds T.-L.).
B. 1. a) xiiie-
xives. [ms.] « aller au-delà de ce qui est établi, transgresser » (
A. Neckam,
De nominibus utensilium, éd. A. Scheler ds
Jahrbuch für rom. und engl. lit., t. 7, 1866, p. 70 : legirumpi :
depassauns ley); 1803
dépasser les bornes (
Maine de Biran,
Influence habit., p. 100);
b) 1316 « aller au-delà d'un point fixe dans le temps » (
Chaillou de Pesstain,
Interpolation ds
Roman de Fauvel, éd. A. Långfors, 161, 569 : L'eure ...
fu ja près
Depassee); 1691 mar. (
Ozanam,
Dict. math. : Depasser est passer contre son intention, & contre son Estime au delà de quelque endroit de la côte où l'on voulait moüiller);
2. 1794 « excéder en importance » (
Staël,
Lettres L. de Narbonne, p. 269 : il n'y a pas de crime qui
dépasse ce que vous me faites souffrir);
3. 1822 « s'étendre au delà de quelque chose, avoir des dimensions supérieures » intrans. (
Michelet,
Mémor., p. 192); 1825 trans.
dépasser de toute la tête quelqu'un (
Brillat-Sav.,
Physiol. goût, p. 394); 1830 « sortir d'un alignement » (
Stendhal,
Rouge Noir, p. 266 : pas un cheveu ne
dépassait l'autre);
4. 1848
dépassé par les événements (
Chateaubr.,
Mém., t. 1, p. 220);
5. 1864 pronom. (
Erckm.-Chatr.,
Ami Fritz, p. 20 : j'espère que tu vas
te dépasser, que tu nous feras un dîner ... mais un dîner...). Dér. A de l'a. fr.
passer « marcher », dér. de
pas (
FEW t. 7, p. 736 a). B de
passer au sens de « dépasser »; préf.
de-* exprimant l'intensité (< lat.
de).