DÉNATURER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Apr. 1174
desnaturer pronom. « avoir une attitude contraire à la nature, changer de nature, dégénérer » (
Wace,
Rou, Chron. ascendante des ducs de Normandie, éd. A. J. Holden, 78) − 1611 « renier l'hommage dû à son seigneur, renier son pays » (
Cotgr.);
b) fin du
xiiies. part. passé « dépouillé de sentiments naturels, humains » (
Chanson d'amors de pure povreteit, 69, ms. Germot, éd. P. Meyer ds Bulletin de la S.A.T.F., 1884, p. 79); 1690 part. passé subst. (
Dancourt,
Folle enchère, 193 ds
IGLF);
2. a) 1718 « changer la nature de quelque chose » (
Ac. : denaturer son bien);
b) 1735-43 « altérer, changer l'apparence de quelque chose » (
Obs. sur les Ecrits mod., t. 11, p. 4 et 5 ds
Trév. Suppl. 1752);
c) 1779 chim. « modifier la nature d'une substance » (
Buffon,
Hist. nat., t. 21, p. 55); 1873 part. prés. adj. « propre à altérer la nature d'une substance » (
Gazette des Tribunaux, 4 janv., p. 10 ds
Littré); 1927 part. prés. subst. (
Champly,
Nouv. Encyclop. prat., t. 18, p. 28);
d) 1845-46 « rendre impropre à sa destination ordinaire » (
Besch. :
dénaturer une liqueur, du vin); 1863 part. passé adj. (
Littré);
e) 1964 part. prés. subst.
(Nucl.). Dér. de
nature*; préf.
dé-*; dés.
-er.