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DÉFECTIF, IVE, adj.
Étymol. et Hist. 1314 « qui présente des défauts » (Henri de Mondeville, Chirurgie, 22 ds T.-L.); 1629 d'apr. Bl.-W.5; 1680 verbe défectif (Rich.). Empr. au b. lat. defectivus « défectueux », également terme de grammaire.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 0. a. Adj. « défectueux (en parlant d'un inanimé) ». Attesté de la fin 13e siècle (MirJustW, page 183 = AND2 s.v. addicion : Li point qe comande qe la grande chartre soit tenue en touz ces poinz est defective par defaute de adicion de peine) à 1494 (Guilloche, Prophécie, page 2, in GdfC : Si la mectrificature [« art de versifier »] Se trouveroit defective ou non). - 
A. 0. b. Adj. « imparfait (au moral ou au physique, en parlant d'un animé) ». Attesté de 1412/1413 (Chr. Piz., Paix W., page 175, in DMF2 : Doncques, si que dit Tulles, veu le grant deffault et mal que c'est à si noble animal que est homme ouquel raison doit dominer, autrement est comme beste brute et defective) à 1559 (Doublet, Élégies, in Huguet : Si me navrer tu avois eu pensée, Mars defectif, au moins pouvoit ton dart M'avoir non au cueur offencée). Remarque : la consultation de Frantext fournit une attestation isolée de l'adjectif substantivé, lequel apparaît sous la plume de Queneau, Rueil dans une accumulation de termes désignant sur un ton humoristique « un vieux » décrépit par l'âge. - 
A. 1. Adj. « (mot) dont la conjugaison ou la déclinaison ne possède pas toutes les formes » (grammaire). Attesté depuis 2e moitié 14e siècle (AalmaR, page 55, n° 1561 = Städtler, Grammatiksprache, page 196 : cedo. cedite : verbe defectif). - 
A. 2. Adj. « qui n'utilise pas les sept notes d'une échelle modale » (musique). Attesté depuis 1925 (Dupré, Orgue, page 28, cf. supra). - 
B. Subst. « personne qui ne jouit pas de ses facultés psychiques normales ». Attesté depuis 1935 (Carrel, L'Homme, pages 163‑164, cf. supra ; cf. ci‑dessus A. 0. b.). Contrairement à ce que laisse supposer la description synchronique supra, le mot ne semble plus être utilisé avec ce sémantisme. Il a été vraisemblablement introduit en français par le médecin Alexis Carrel, qui a beaucoup vécu aux Etats‑Unis. L'examen des matériaux disponibles témoigne que malgré le succès de L'Homme, cet inconnu, le terme n'a pas été accueilli dans la littérature de spécialité ni dans les dictionnaires médicaux. - 

Origine :
A. 0./1./2. Transfert linguistique : emprunt au latin defectivus adj. « imparfait, vicieux » (attesté depuis ca 400 [Augustin ; peut‑être déjà Tertullien], TLL 5/1, 290), « (mot) dont la conjugaison ou la déclinaison ne possède pas toutes les formes » (attesté depuis Charisius [4e siècle], TLL 5/1, 290). L'emprunt a pu passer par deux voies : soit à travers des auteurs comme Augustin ou Grégoire le Grand (6e siècle) pour le sens général et Donat pour le sens grammatical, soit à travers des emplois techniques dans des contextes savants en latin médiéval (cf. Niermeyer2). Au 20e siècle, le mot est entré dans la terminologie de la musique (A. 2.). Cf. von Wartburg in FEW 3, 28b, defectivus.
B. Transfert linguistique : calque de l'anglais defective adj./subst. « (personne) qui ne jouit pas de ses facultés psychiques normales » (attesté depuis 1898, OED2).


Rédaction TLF 1978 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Marta Andronache ; Nadine Steinfeld.. - Relecture mise à jour 2007 : Jean-Pierre Chambon ; Takeshi Matsumura ; Franz Rainer ; May Plouzeau ; Éva Buchi.