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DÉFAIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « abattre, détruire » (Roland, éd. J. Bédier, 934 : En Rencesvals irai l'orgoill desfaire); 2. ca 1170 part. passé adj. « touché, altéré par la maladie, malade » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 3716); 3. ca 1165 « tuer » ([Chrétien de Troyes], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1841); 4. 1651 « décontenancer » (Scarron, Roman comique, I, 11 ds Dub.-Lag.). B. 1. 1484 pronom. « se séparer de quelqu'un » (Ordonnance royale ds Littré : se deffait de son maistre); 2. 1532 « se débarrasser de quelque chose » (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, IV, 24); 3. 1534 « se débarrasser de vêtements » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, XL, 76). Dér. de faire*; préf. dé-*.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
I. A. « déconstruire ». Attesté depuis ca 1100 [dans l'acception « disloquer (une armée) pour le départ »] (RolB, vers 49 = RolS2, volume 1, vers 49 : L'ost des Franceis verrez sempres desfere). - 
I. B. 3. Vieux « faire mourir ». Attesté depuis ca 1160 (ThebessM, vers 10384 = ThebesC, vers 8594 = ThebesR, vers 8156 = BFM : Par force voelent celui prendre, Deffaire et as fourches pendre). - 
I. B. 1. « modifier l'apparence physique, le comportement, l'état d'esprit de quelqu'un (par une grande fatigue, une émotion violente, etc.) ». Attesté depuis 4e quart 12e siècle [dans l'acception « déformé par la maladie »] (TristBérM4, vers 1157 = TristBérG, vers 1157 : Un malade out en Lancïen,.... A mervelle par fu desfait). - 
I. B. 3. « vaincre, mettre en déroute (un ennemi, une armée, un pays en guerre) ». Attesté depuis ca 1456/1467 (CentNouvS, nouvelle 5, page 55 = DMF1 : Le pouvre François, [...] de ses armes desgarny, voyant l'autre armé et de trois ou quatre archiers accompaigné pour le desffaire, a luy se rendit). - 
I. B. 2. « modifier le rang social de quelqu'un (en le destituant de sa charge) ». Attesté depuis 1489/1491 (Comm., Mémoires C., livre VI, chapitre 12, volume 2, page 332 = BFM : A la verité dire, le feït roy, et fut cause de desfaire son roy Henry, qui maintz ans avoit regné en Angleterre, lequel, selon mon jugement et selon le monde, estoit vray roy). - 
II. 1. Pronominal : se défaire (de quelqu'un) « se séparer, se débarrasser (de quelqu'un) ». Attesté depuis ca 1306 (JoinvMo, page 182, § 372 = BFM : Il est bien voir que nous nous sommes trop malement deffait de nostre soudanc que nous avons tué). - 
II. 2. Pronominal : se défaire (de quelque chose) « se séparer, se débarrasser (de quelque chose) ». Attesté depuis ca 1424/1457 (Comptes Paris V.L.D., pages 614‑615 = DMF1 : Pour autres deniers rendus et non receus sur le nom de Perrin Boudin, pour les herbaiges des fossez d'entre les portes Saint Denis et Saint Martin, pour le pris de 6 s. p., lequel Perrin Boudin s'en est defaiz hors de Paris sans paier ladite somme de 6 s. p.). - 

Origine :
Formation française : dérivé du verbe faire* à l'aide du préfixe dé-*. Cf. Von Wartburg in FEW 3, 348b‑349, facĕre I a.


Rédaction TLF 1978 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2005 : Nadine Steinfeld. - Relecture mise à jour 2005 : Frédéric Duval ; Jean-Loup Ringenbach ; France Lagueunière ; Éva Buchi.