DRAILLE2, subst. fém.
Étymol. et Hist. [1835 (
Pomier,
Loc. vicieuses Hte-Loire : Ne dites pas : Ils ont fait la
draille ou la trague dans la neige. Ils ont fait la trace dans la neige)]; 1869-74 (
Reboisement des forêts, Compte-rendu, 7
efasc., p. 131 ds
Littré : Des chemins de troupeaux appelés
drayes ou carraires). Adaptation du type
draya des parlers du sud du domaine fr.-prov. (1316, a. dauph.
draya « sentier », charte ds
Du Cange) et du domaine langued. prov. (1528, B. Alpes
draya « sentier », ds
P. Meyer,
Documents ling. Midi, p. 241, § 3) prob. déverbal de
trailla « faire une trace en marchant »
cf. le m. fr.
trailler « chercher la bête avec les chiens, sans avoir aucune piste et sans avoir quêté avec le limier » (1354-76,
treler, Modus et Ratio, 50, 11 ds T.-L.) de *
tragulare « suivre à la trace » (dér. de
trahere d'apr.
tragula « herse » parallèlement à *
traginare, v.
traîner). Le passage de
t à
y s'explique peut-être par infl. de représentants du lat.
trahea « herse » (seulement localisé en Italie du Nord,
REW3, 8840); celui de
tr- à
dr-, peut-être par infl. des dér. de
directiare, très voisin de sens (
FEW t. 3, 85
b, 86
a) v.
FEW t. 13
e, 175
b-176.