DISPENSER, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. 1283 « accorder une dispense » (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1636 : Se toute la verités du mesfet n'est contee a sainte Eglise et que l'apostoile vueille seur ce
dispenser); 1544
dispenser de « autoriser quelqu'un à ne pas faire quelque chose qui est obligatoire » (
Seyssel trad. d'
Appien,
Guerres civiles, III, 12 ds
Hug.); p. ext. 1559 « (d'une chose − ici l'âge −) décharger quelqu'un d'une obligation » (
Amyot,
Marcell., 1 ds
Littré); 1644
dispensez moi de... (
Corneille,
Rodogune, III, 1);
2. 1526
dispenser à « autoriser quelqu'un à faire quelque chose normalement interdit » (
J. Bouchet,
Epistres morales du Traverseur, I, 2 ds
Hug.); 1541
se dispenser de « se permettre de » (
Calv. Instit., 1001 ds
Littré).
II. 1. Av. 1340 « organiser, répartir l'emploi d'une chose »
ma vie mal dispensee (
Watriquet de Couvin,
Dits, 113, 5 ds T.-L.);
cf. 1534
il dispensoyt ... son temps (
Rabelais,
Gargantua, éd. R. Calder, chap. 20);
2. xives. « distribuer, employer, utiliser »
le vin dispenser (
G. Le Muisit,
Poésies, I, 166 ds T.-L.); en partic. 1541 [
Dieu]
dispense ses bénéfices envers les hommes (
Calv.,
op. cit., 108 ds
Littré);
3. 1690 pharm. (
Fur.). Empr. au lat. class.
dispensare « partager, distribuer; administrer, gouverner » lat. impérial « régler, employer », formé sur le supin
dispensum de
dispendere « distribuer » (
dis et
pendere « peser »), v. aussi
dépense.