DISETTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Ca 1200
disiete (
Antioche, éd. P. Paris, VIII, 458)
cf. aussi 1250
disgete (
Acte de donation fait à Douai ds
Tailliar,
Recueil d'Actes des XIIeet XIIIes., p. 178);
ca 1200
disete (
Renart, éd. M. Roques, X, 10629). Orig. obscure. L'hyp. d'une formation sur
dire1* (v. rem. p. 246) d'après le sens de ce verbe dans les expr. formées à partir de
à dire « manquant » (
cf. dire1étymol. 8 a et
adirer*) (
FEW t. 3, p. 69
b;
Bl.-W.51
rehyp.) semble possible mais la forme d'a. fr.
disgete reste alors inexpliquée. Un empr., à l'époque des croisades, au gr. byzantin δ
ι
́
σ
ε
χ
τ
ο
ς « bissextile », transcr. du lat.
bissextus (par substitution de δ
ι- « double » au lat.
bi-) dans un emploi subst. au fém. avec la signification de « année mauvaise »,
cf. bicêtre1, est possible et expliquerait la présence du terme en a. gênois
dexeta (Schwyzer ds
Z. vergl. Sprachforsch t. 56, p. 311;
Bl.-W.52
ehyp.). Les hyp. à partir de formations latines comme
desecta emploi subst. fém. du part. passé de
desecare « séparer en coupant » (
DIEZ5, p. 562) ou
disjecta, emploi subst. du part. passé de
disjicio « jeter, disperser, séparer, détruire » (
Littré; A. Jenkins ds
Mélanges A. Thomas, 1927, p. 311) ou
decepta emploi subst. du part. passé de
decipio « surprendre, tromper, décevoir » (Cornu ds
Romania t. 32, pp. 124-125) laissent trop de difficultés phonétiques ou sémantiques inexpliquées. L'hyp. d'une orig. bret. (Gamillscheg ds
Z. rom. Philol. t. 40, p. 528 et
EWFS2), fondée sur une forme mod., est encore moins probable.