DIOPTRE, subst.
Étymol. et Hist. 1. 1541 « spéculum » (
P. Tolet,
trad. de la Chirurgie de Paul d'Egine, Paris, p. 93);
2. 1547 « niveau » ([
J. Martin],
Vitruve, 117b ds
Z. rom. Philol., t. 28, p. 598);
3. 1921 opt. (
J. phys. et Radium, 1921, p. 258). Empr. 1 et 2 au gr.
δ
ι
́
ο
π
τ
ρ
α var. de δ
ι
́
ο
π
τ
ρ
ο
ν « ce qui sert à examiner à travers, à distance » notamment au sens de « sonde chirurgicale; quart de cercle pour mesurer les hauteurs ou les distances; alidade »; 3 du gr. δ
ι
́
ο
π
τ
ρ
ο
ν « miroir ».
Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :
Histoire :
I. A. subst. masc. « spéculum » (médecine). Attesté depuis 1540 [dans une traduction du latin] (Tolet, Chirurgie, page 230 : Et si la longitude dudict dioptre est trouvé plus grande que la cavité, il fault inserer double linge aux aisles, ou coustés, & au dessus ledict instrument soit ferme). -
II. A. subst. fém. « instrument formé d'un quart de cercle armé de pinnules au travers duquel on observe si une chose est droite » (géométrie). Attesté depuis 1547 [dans une traduction du latin ; genre indécidable] (Martin, Architecture, 118a = Vaganay, ZrP 28, 598 = Delboulle 19e siècle : La première chose est le nyvellement, qui se faict par Dioptres, instrumens Geometriques propres à guigner si une chose est droitte ou non, ou par Balances aquatiques : ou par Chorobates, au moyen desquelles on faict mieulx & plus seurement que par Dioptres ny Balances). Première attestation où le genre féminin est marqué : 1878 (Chabat, Complément, 299b : Dioptre, s. f. — Instrument connu des anciens et qui est employé dans l'arpentage. C'est un quart de cercle, armé de pinnules, à travers lesquelles on vise les objets pour mesurer les angles). -
II. B. subst. fém. « instrument formé par un quart de cercle armé de pinnules au travers desquelles on observe des objets éloignés » (astronomie). Attesté depuis 1556 [dans une traduction du latin] (Boissière, Principes, 47 v° : Par quelque cercle garny d'une dioptre qui soit divisé en 360 […] dispose iceluy cercle en telle sorte que ayant resumé la dioptre par sus la superficie d'iceluy, puisses voir la Lune au long d'icelle dioptre, ou stille). -
I. B. subst. masc. « surface séparant deux milieux transparents, homogènes et de réfringence différente » (physique). Attesté depuis 1900 (Larousse illustré1 : dioptre […] n. f. […] Encycl. Optiq. On appelle dioptre un système optique formé de deux milieux d'indices différents n et n', séparés par une surface sphérique de faible ouverture). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin dioptra subst. fém. « type d'instrument d'optique » (attesté depuis Vitruve, < grec δίοπτρα, TLL 5/1, 1224). C'est à travers des traductions d'ouvrages savants écrits en latin que le mot semble être entré en français (Chirurgie de Paul d'Égine, cf. Tolet, Chirurgie, ci‑dessus I. A. ; Architecture de Vitruve, cf. Martin, Architecture, ci‑dessus II. A. ; Astronomie de Gemma Frizon, cf. Boissière, Principes, ci‑dessus II. B.). Le sens I. B. est issu tardivement par extension de II. B. et/ou II. A. Comme pour beaucoup de mots savants (cf. asthme*, atmosphère*, comète*, rhume*), on constate une hésitation sur le genre depuis la Renaissance sans égard au sens (cf. Nyrop 3, 350‑363). Ajouter FEW 3, 83a un nouvel article dioptra.
Rédaction TLF 1979 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Marta Andronache ; Nadine Steinfeld.. - Relecture mise à jour 2007 : Hiltrud Gerner ; Franz Rainer ; Otto Jänicke ; Enrico Arcaini ; Éva Buchi.