DEVERS, prép.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100
devers « de la région de (provenance) » (
Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 728) limité à l'a. fr. et au m. fr.;
2. ca 1100
devers « vers, en direction de » (
ibid., 3128) condamné par
Vaugelas,
Remarques sur la lang. fr., éd. J. Streicher, p. 172 : ,,ce mot a vieilli``;
ca 1175
par devers, « id. » (
Chrétien de Troyes,
Chevalier au lion, 6039 ds T.-L.) − 1549 (
Rabelais,
Sciomachie, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 402);
3. ca 1100
devers « dans la région de (sans mouvement) » (
Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 3030), ,,a vieilli``,
Ac. 1798; début du
xiiies.
par devers « id. » (
Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, IV, 21) − 1301,
Runk., p. 151;
4. a) ca 1100
devers « chez, du côté de (quelqu'un) » (
Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 1592);
ca 1280
par devers « en possession de (quelqu'un) » (
Escanor, 1993 ds T.-L.);
b) ca 1175
devers « auprès de (quelqu'un) » (
Chr. de Troyes,
Chevalier au lion, 4444; ds T.-L.)
ca 1230
par devers « id. » (
Merlin, éd. G. Paris et J. Ulrich, II, 102); 1283 spéc. dr. (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, § 121, p. 69 :
par devers la justice);
5. ca 1334 prép. temp. (
Girart de Roussillon, éd. Mignard, 2262). Dér. de la prép.
vers*; préf.
de-*. D'apr. Th.
Sävborg,
Ét. sur le rôle de la prép. de ds les expr. de lieu relatives, Uppsala, 1941, p. 156, serait issu de l'a. fr.
avers, « en comparaison de, à côté de » par substitution de préf. (
FEW t. 14, p. 314
b,
s.v. versus).