DEVANCER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1160-1170 intrans. « se rendre quelque part » (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 4013), emploi isolé;
2. fin
xiies. relig. « prévenir, faire bénéficier quelqu'un de bienfaits »
la davanceant graice [
praeveniente gratia] (
Serments de Grégoire sur Ezéchiel, 77, 18 ds T.-L.) − 1393,
Ménagier, I, 229,
ibid.;
3. a) ca 1265 fig. « l'emporter sur (quelqu'un, quelque chose) par sa valeur, son mérite » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 318, 65);
b) ca 1288 [ms.] au propre (
Thèbes, éd. L. Constans, t. 2, p. 141, 2771);
4. 1540 « précéder (quelqu'un) dans l'exécution de quelque chose » (
N. Herberay des Essarts,
Le Premier livre d'Amadis de Gaule, éd. H. Vaganay, p. 76);
5. av. 1573 « (d'une chose) avoir lieu avant une autre » (
E. Jodelle,
Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 165);
6. 1870
devancer l'appel (Lar. 19e). Dér. de
devant*; dés. prob. formée sous l'infl. d'
avancer*; l'a. fr. a connu également
devancir, propre aux dial. de l'Ouest : 1
remoitié
xiies. relig. (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XX, 3);
ca 1155 « arriver, agir avant quelqu'un » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 2980) − fin
xiies.,
Béroul,
Tristan, éd. E. Muret, 4;
ca 1174
davancir fig. « l'emporter par sa valeur » (
G. de Pont-Ste-Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 2988).
Cf. aussi
adevancier « précéder, prendre les devants »
ca 1176-84 (
Gautier d'Arras,
Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 4350) − 1636,
Monet.