DEUIL, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 2
emoitié
xes.
dol « affliction » (
Saint-Léger, éd. J. Linskill, 63); 1467
doeil [
Exec. test. de Catherine Dattre, A. Tournai ds
Gdf. Compl.], qualifié de ,,vieux`` par
Ac. 1718-40; surtout employé dans la lang. littér. av. 1742 « aspect lugubre » (
Mass.,
Car. Passion ds
Littré); spéc.
2. ca 1050
duel « affliction causée par la mort de quelqu'un » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 462), graphie attestée jusqu'au
xvies. ds
Hug.,
deuil − 1611,
Cotgr.;
xves.
deuil « perte d'un être cher » d'apr.
FEW t. 3, p. 121a 1595 fig.
passer son deuil « prendre son parti de » (21 mars,
D'Ossat,
Lett. à M. de Villev. ds
Gdf. Compl.); 1823 (
Boiste : faire son
deuil de, se consoler de);
3. ca 1050
dols « lamentations, signes extérieurs d'affliction » (
Alexis, 104);
ca 1170
guarnemenz de dol (
Rois, éd. E. R. Curtius, IV, XXII, 11, p. 220);
ca 1450
deuil (
Myst. Vieil Testament, éd. J. de Rothschild, 44, 46869); 1680
deuil (
Rich.);
4. 1549 (
Est. : Achever son
deuil.
Elugere); 1559
deuz « temps durant lequel on porte le deuil » (Péronne, ap. La Fons. ds
Guérin); 1670
deuil (
Racine,
Bérénice, I, 4);
5. 1606
dueil « cortège funèbre » (
Nicot); 1658
deuil (
Bordeaux à Brienne, 9 déc., Arch. aff. étrang. ds
Guérin). Du b. lat.
dolus « douleur » (v.
Ern-Meillet, p. 181a), la forme
deuil étant due à une réfection de l'a. fr.
duel, plur.
dueus sur le modèle d'
œil/yeux*. L'hyp. d'un rattachement au b. lat.
dŏlium « chagrin » [attesté en lat. class. sous la forme composée
cordolium]
(DG) ne rend pas compte des formes de l'a. fr. (
FEW, loc. cit., note 2).