DESCENDANCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1283 « ensemble de ceux qui sont issus de quelqu'un » (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 254). Dér. du rad. du part. prés. de
descendre*; suff.
-ance.
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Histoire :
0. « succession » (droit). Attesté en 1283 (BeaumCoutS, page 130, § 254 : Et pour fere loi entendre plus cler, se mes peres et ma mere me marient de leur muebles communs et après mes peres muert et je vueil partir a la descendance de li, je ne suis tenu a raporter que la moitié des muebles que j'en portai pour ce que la mere qui est demouree en vie me garantist l'autre moitié tant comme ele vit). On relève une autre occurrence du mot dans BeaumCoutS toujours au sens de « succession » ( page 314, § 629). Le terme descendance y est mal interprété par le TLF, qui répète le GdfC et le FEW, et comprend à tort « ensemble de ceux qui sont issus de quelqu'un ». -
A. « fait de descendre, d'être issu d'une personne ou d'une famille ». Attesté depuis 1662 (Capré, Traité, première partie, chapitre 6, page 68, § 74, in Google, Recherche de Livres : Item, & pour ce que plusieurs nos tailliables, ont des enfants habitants hors nos Pays, au trépas desqueux nous doit advenir l'heritage & succession, ce que toutefois ne pouvons obtenir sans grand peine pour ce que la descendance des lignées ne se peut preuver). -
B. « ensemble de ceux qui sont issus d'une personne ou d'un groupe de personnes ». Attesté depuis 1712 (Isambert, Lois, volume 20, page 587, in Google, Recherche de Livres : j'ai résolu […] d'abdiquer pour moi et pour tous mes descendans le droit de succéder à la couronne de France, désirant de vivre et de mourir avec mes aimés et fidèles Espagnols, laissant à toute ma descendance le lien inséparable de leur fidélité et de leur amour). -
Origine :
A./B. Formation française : dérivé du participe présent descendant* (cf. descendre*, Étymol. et Hist.) à l'aide du suffixe ‑ance* (cf. I. A./II. B. 3.). Cf. von Wartburg in FEW 3, 51b, descendere.Le mot descendance apparaît au cours du 13e siècle au sens de « succession » (0.). Au 17e siècle, il est relevé avec la valeur « fait de descendre, d'être issu d'une personne ou d'une famille » (A.). Au début du 18e siècle, il sert, en outre, à désigner l'«ensemble de ceux qui sont issus d'une personne ou d'un groupe de personnes » (B.).Dans son ouvrage The Descent of Man and Selection in Relation to Sex (1871), traduit en français dès 1872 par le zoologiste suisse Jean Jacques Moulinié sous le titre La Descendance de l'Homme et la sélection sexuelle, Darwin s'attache à étudier si l'homme, comme toute autre espèce, descend de quelque forme préexistante, le mode de son développement mais aussi la valeur des différences existant entre ce qu'il appelle les races humaines (Tort, Darwinisme, s.v. descendance, 1189‑1192). L'expression descent with modification (repris par la conférencière autodidacte Clémence Royer sous la forme descendance modifiée dans sa traduction de l'Origine des espèces de 1862) a été employée au sens d'évolution par Darwin qui n'a que peu et tardivement utilisé ce mot (cf. TLF‑Étym, évolution).
Rédaction TLF 1978 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2009 : Cécile Haut.. - Relecture mise à jour 2009 : Nadine Steinfeld ; Yan Greub ; Marc Kiwitt ; May Plouzeau.