DERNIER, IÈRE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. A. Espace 1210-20
(estre) au derrenier « (être) après tous les autres » (
Aimeri de Narbonne, 1946, ds T.-L.); 1585 fig. (
N. du Fail,
Eutrapel, éd. J. Assezat, t. 2, p. 289 : son
dernier refuge estoit d'opposer et empescher les bans de mariage).
B. Rang
1. 1225-30
derrenier « celui qui vient après les autres (dans une énumération) » (
G. de Lorris,
Rose, éd. F. Lecoy, 969);
2. 1559 « extrême (en bien ou en mal) »
le dernier supplice (
Amyot,
Cicéron, 24 ds
Littré).
C. Temps
1. 1269-78
li darrenierz jorz (
J. de Meun,
Rose, éd. cit., 8101);
2. 1269-78 « après lequel il n'y en aura plus d'autre »
fere sa darreniere « jouer son dernier argent » (
Id.,
ibid., 13690);
3. début
xives. « après lequel il n'y a plus rien (dans le temps) » (
J. de Joinville,
Hist. de St Louis, éd. N. de Wailly, 1874, 70 : en ses
darrenieres paroles); 1461
derreniere voulenté (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 79);
4. xves. « le plus récent, le plus proche au moment où l'on parle » (
Le Baud,
Hist. de Bret., c. XLII ds
Gdf. Compl.);
cf. 1560-61
ces derniers ans (
J. Grévin,
Selodachye, p. 341 ds
IGLF M.-A.);
5. 1568 « après lequel on ne trouve personne qui puisse lui être comparé » (
Garnier,
Porcie, 1472, I, p. 62 : Et nous avons perdu le
dernier des Romains).
Dernier, forme contractée de
derrenier, dér. p. anal. avec
premier de l'a. fr.
derrain (1
remoitié
xiies. ds T.-L.), lui-même issu du lat. vulg. *
deretranus, dér. de
deretro « derrière ».