DANSER, verbe.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 (
Chr. de Troyes,
Erec, 2047 ds T.-L.);
2. 1200-20 « (d'une chose) faire une série de mouvements rythmés » (
R. de Houdenc,
Meraugis, 3020,
ibid.). Ce terme qui désigne, par opposition aux représentants de
ballare (bal*
), des formes de danse élégantes et assez solennelles, est propre à la lang. d'oïl et, pour cette raison, d'orig. prob. germanique sans qu'il soit possible d'avancer un étymon certain. À un étymon a. b. frq. *
dintjan (> gallo-roman *
dintjare) déduit du néerl.
deinzen « se remuer en divers sens; s'éloigner, reculer », du frison
dintje « trembler légèrement » et de l'isl.
dynta « agiter son corps de la tête aux pieds »,
Falk-Torp,
s.v. Deise et
Daette (
Bl.-W.1-5;
FEW t. 15, 2, p. 63 a) s'oppose le
-a- de l'ensemble des formes fr. (même si
Falk-Torp,
loc. cit., fait remonter les mots cités à un germ. *
dantison). − L'étymon frq. *
dansôn que
EWFS2déduit de l'a. h. all.
dansôn « tirer », la danse étant en ce cas à l'origine une sorte de ronde où les danseurs tournaient en s'entraînant, ne peut expliquer, même à travers un gallo-roman *
dantsare, l'a. fr.
dancier. Levant cette difficulté, V. Günther (ds
FEW, loc. cit., p. 63 b, note 4) propose, à partir de l'a. h. all.
dansôn (var. apophonique de l'a. h. all.
dinsan « tirer, étendre », all.
dinsen encore en usage par son part. passé
gedunsen « bouffi, boursouflé », v.
Graff t. 5, col. 196-197), la formation précoce, vers le
viiies., d'un doublet *
dansjan correspondant aux verbes de la 1
reconjugaison.