DAILLER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1
remoitié
xves.
dallier « railler » (
Jean de Stavelot,
Chron., p. 365 ds
Gdf.); [
xves.
daiemant (Ms. Epinal 189, f
o77 ds
Bull. de la Société des anc. textes fr., t. 2, 1876, p. 114)]; 1583
dayer (J. Bourgoin ds
Romania t. 41, p. 454), attest. isolées; de nouv. [1845
dayot « enfant qui fait des niaiseries » (
E. Saubinet,
Vocab. du bas lang. rémois, Reims)]; 1881
daïer (
Adam). Prob. issu de l'all.
dahlen, auj. dial. (attesté seulement en 1531 « parler indistinctement », 1559 « bavarder », 1702 « badiner, folâtrer »), d'orig. discutée; d'apr.
J. et
W. Grimm,
Deutsches Wörterbuch, Leipzig, 1970, il serait emprunté au m. angl.
dalien, angl.
dally (
xives. « bavarder »,
xves. « badiner »,
xvies. « traiter légèrement, s'amuser avec (quelqu'un ou quelque chose) »,
NED et
ODEE. Dans cette hyp., l'angl. serait prob. lui-même emprunté à l'agn.
dalier (2
emoitié
xiies.
soi entredalier « se quereller »,
Rois, éd. E.-R. Curtius, p. 113, 23;
ca 1240
dalier « parler, bavarder »,
Deuxième coll. agn. des mir. de la Ste Vierge, éd. H. Kjellman, p. 52, 110 − début
xives., N. Bozon ds T.-L.). L'agn. serait, d'après une 1
rehyp. du
FEW (t. 15, 2, p. 52
a), empr. à une forme ags. correspondant à l'all. D'après une 2
ehyp.
(FEW loc. cit.), il serait emprunté à l'a. nord. *
daéla « fréquenter, issu de *
dal(i)jan « préparer, apprêter »; dans ce dernier cas, il n'y aurait apparemment pas de lien entre le groupe all.-lorr. et le groupe nord-angl.