DÉTRUIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1050
destruire « défaire une construction » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 143);
2. ca 1100 « anéantir, faire disparaître » (
Roland, éd. J. Bédier, 835); spéc. 1648
se détruire « avoir une action contraire, se combattre » (
Corneille,
Polyeucte, III, 1);
3. 1135 « supprimer un être vivant » (
Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1919); 1784 pronom. « se suicider » (Bernardin de Saint-Pierre ds
Lar. Lang. fr.);
4. 1172-74 « défaire entièrement ce qui était établi, organisé » (
G. de Pont-Ste-Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 2377);
5. fin
xiiies.
soi destruire « se nuire à soi-même » (
Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea [ms. Arsenal 2986], Appendix I, 504 [9440]);
6. xiiies. « discréditer quelqu'un dans l'esprit d'autrui » (
Récits d'un ménestrel de Reims, éd. N. de Wailly, p. 33, § 63). Du lat. pop. *
destrugere, lat. class.
destruere, « démolir une construction; porter atteinte à; anéantir ce qui était établi ».