DÉRIVER1, verbe.
Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1200 trans. « détourner de son lit [un cours d'eau] » (
Dialogue Grégoire, 57, 8 ds T.-L.); 1559 au fig. « détourner (la suspicion sur quelqu'un) » (
Amyot,
Agésilas, 38 ds
Littré);
2. 1190 « prendre son origine, provenir » (
Evrat,
Genèse, BN 12456, f
o2 r
ods
Gdf. Compl.);
ca 1223 étymol.
(soi) deriver (
G. de Coinci, éd. V. F. Kœnig, 1
Mir. 11, 1524).
II. 1. Début
xiiies. « quitter la rive [en parlant d'un bateau] » (
Jourdain de Blaye, éd. P. F. Dembowski, 1120);
2. 1864 [flottage] (
Littré).
III. [1529
deriver intrans. (
Journal de J. Parmentier ds
Les Navig. normands, 276, Estarcelin d'apr. A. Delboulle ds
R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 486)]; 1601
driver leurs batteaux (
Nouv. Cout. gén., I, 313); 1616-20
se laisser dériver [
au courant] (
A. d'Aubigné,
Hist. univ., préf. 6 ds
Littré);
faire driver [quelques bateaux] (
Id.,
ibid., III, 30). I empr. au lat.
derivare, class. « détourner un cours d'eau, dériver » et gramm. « dériver » en lat. impérial, dér. de
rivus « ruisseau ». II dér. de
arriver* par substitution de préf. (
dé[
s]-*). III empr. avec attraction de
dériver II à l'angl.
to drive « pousser » et « faire dériver » (
cf. dès 1406 l'empr. gascon
driuar, Fest. Flasdieck, Heidelberg, 1960, 38 d'apr.
FEW t. 18, p. 55 a).