DÉPENS, subst. masc. plur.
Étymol. et Hist. 1. 1170 « ce que l'on dépense » (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 3498); en partic,
ca 1260 justice
despens et domages (
Liv. de Just. et de Plet, éd. Rapetti, IX, XII, p. 176);
2. loc. prép.
aux dépens de, a) 1306 « aux frais de »
aus despens du roy (
Joinville,
St Louis, éd. N. de Wailly, § 400);
b) 1580 « au détriment de » (
Montaigne,
Essais, éd. A. Thibaudet, livre 1, chap. 22 : nos souhaits intérieurs pour la plupart naissent et se nourrissent aux
despens d'autruy);
c) 1673, 27 oct.
au déspens de + inf. (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 3, p. 254). Du lat.
dispensum, part. passé, subst. neutre de
dispendere proprement « peser en distribuant », d'où « distribuer » en lat. impér.;
cf. le dér.
dispendium « frais, dépense »; maintien du
-n- prob. en raison du caractère juridique du mot et de sa relation toujours sentie avec l'a. fr.
dispendre « dépenser » (
xiies., T.-L.), issu de
dispendere.