DÉFENDRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Pronom. fin
xes. « se protéger contre » (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 155);
ca 1100 trans. « soutenir quelqu'un contre une attaque » (
Roland, éd. J. Bédier, 3100);
b) 1180-85 pronom. « se protéger contre les effets nuisibles de quelque chose » (
Gace Brulé,
Chans., éd. H.-P. Dyggve, XXVIII, 23 : Douce dame, d'orgueill
vous desfendez);
c) 1908 « résister aux effets du temps, de l'âge »
supra, ex 11;
2. ca 1100 trans. « interdire à l'ennemi par des moyens militaires l'accès ou l'approche d'un lieu (ici d'une ville) » (
Roland, éd. J. Bédier, 3651);
3. mil.
xiies. pronom. « nier ce dont on est accusé » (
Lois de Guillaume le Conquérant, éd. J.-E. Matzke, 14);
4. 1559 trans. « prendre la défense, le parti de »
défendre qqn en jugement (
Amyot,
Caton, 2 ds
Littré);
5. a) 1843 pronom. « (en parlant d'une chose) être valable, être justifié » (
T. Gautier,
loc. cit.);
b) 1920 fam. « (en parlant d'une pers.) se débrouiller habilement dans quelque chose » (arg. des filles ds
Esn.).
B. Ca 1100 « enjoindre à quelqu'un de ne pas faire quelque chose » (
Roland, éd. J. Bédier, 2438); 1180-85 pronom. « s'interdire quelque chose à soi-même » (
Gace Brulé,
op. cit., XXXV, 37). Du lat.
défendere, de même sens.