CUIRE, verbe.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 881 « brûler (d'un corps humain) »
coist parfait 3
epers. pronom. (
Eulalie, 20 ds
Henry);
Littré note ,,dans le style familier, faire périr par le supplice du feu``;
2. 1269-78 « griller, flétrir [les plantes] (en parlant des intempéries) » (
J. de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 17884);
3. 1606 fig.
cuit « ivre » (Merlin Coccaie ds
Esn.);
4. 1675
il est cuit « il est perdu » (
Widerhold).
B. 1. 1155
char quite (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 11486);
2. ca 1165 « soumettre à l'action du feu »
or cuit (
B. de Ste-Maure,
Troie, 25138 ds T.-L.);
3. a) 1611 fig.
il sera bien dur à cuyre (en parlant d'un homme comparé à un oiseau) (
P. de Larivey,
Tromperies, V, 5 ds
Anc. théâtre fr., t. 7, p. 94); 1829 subst.
un dur à cuire (d'apr.
Esn.);
b) 1866 arg.
cuire dans son jus (
Delvau, p. 103).
C. 1. ca 1170 au fig. (
B. de Ste-Maure,
Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 18724 :
de cuizans moz); début
xives. impers.
je me doubte qu'il ne me cuise (
Pamphile et Galatée, éd. J. de Morawski, 936); 1660
il lui en cuira (
Oudin);
2. 1180-90 « brûler, faire mal (d'une plaie) » (
Renart, éd. E. Martin, X, 1112). Du b. lat. *
cocere, lat. class.
coquere « cuire », « brûler, fondre (chaux, métal) »; « faire mûrir, dessécher »; « digérer », « méditer »; « tourmenter ».