CUISTRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1622
cuistre « valet, subalterne dans un collège » (
C. Sorel,
Francion, éd. E. Roy, IV, p. 25); 1640 « écolier qui porte le manteau et le bonnet mais non la robe longue; cuisinier pour les étudiants » (
C. Oudin,
2epartie du Trésor des deux lang. espagnolle et françoise); 1670 au fig. « pédant » (
Molière,
Le Bourgeois gentilhomme, II, 3). Représente prob. le nominatif attesté sous la forme
questre (1174-77
Renart, éd. Martin, br. II, 1130, terme d'injure) de l'acc.
coistron « marmiton, valet de cuisine » (
ca 1140
quistrun ds
G. Gaimar,
L'Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 103) issu du b. lat. *
coquistro (dér. de
coquere « cuire ») peut-être à identifier avec le b. lat. des gloses
cocistro « praegustator cocinae » (
CGL V, 595, 16; v. aussi T.-L.); l'initiale
cui- p. infl. phonét. des mots dérivés de
coquere tels
cuire*
, cuisine*, etc. (d'apr.
FEW t. 2, 2, p. 1169 b,
s.v. coquistro); le maintien du
-s-par souci d'expressivité.