CUIRASSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1266
cuirace « pièce de l'armure qui protégeait le dos et la poitrine » (
Inventaire et comptes de la succession d'Eudes, comte de Nevers ds
Mém. de la Soc. des Antiquaires de France, t. 32, p. 192); 1417
cuirasse (
Inventaire de l'artillerie du château de Tarascon ds
Comptes du roi René, éd. Arnaud d'Agnel, t. II, p. 239); 1718 au fig.
deffaut de la cuirasse « endroit faible de quelqu'un, de quelque chose »
(Ac.); 1863
cuirasse « revêtement métallique des vaisseaux de guerre » (
Mérimée,
Lettres Viollet-le-Duc, p. 95). Prob. empr., avec influence de
cuir*, à l'anc. prov.
coirassa (dep. fin
xiie-début
xiiies., Raimbaut de Vaqueiras ds
V. Crescini,
Manualetto provenzale, 1905, p. 285), plutôt qu'à l'ital.
corazza (
REW3n
o2233) ou à l'anc. aragonais
cuyraça (B. Pottier ds
Fr. mod., t. 16, p. 275;
Dauzat 1973) plus tardifs (fin
xiiies., Giamboni ds
Batt. pour l'ital.; cat.
cuyrassa attesté fin
xiiies, ds
Alc.-Moll.; anc. aragonais attesté dep. 1362 d'apr. B. Pottier,
loc. cit.). L'anc. prov.
coirassa, comme le cat. et l'ital., est issu du lat. tardif
coriacea (vestis) « (vêtement) de cuir », dér. de
corium (cuir*
).