CROIX, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 2
emoitié du
xes. « gibet fait de deux poteaux perpendiculaires » (
Passion, éd. D'A. S. Avalle, 491);
id. spéc. « instrument de torture du Christ » (
ibid., 226); 1541 au fig.
porter sa croix (
Calvin,
Institution de la religion chrétienne, 548 ds
Littré); 1564 « supplice, peine » (
Rabelais,
Le Cinquième livre, éd. Marty-Laveaux, XVII, 66);
2. a) 2
emoitié
xiiies. [ms.]
signe de croix (
Image du Monde ds
Romania, t. 21, p. 492, 453);
b) 1579
faire la croix [
le signe de la croix]
sur le dos « dire adieu, renoncer » (
Larivey,
Le Laquais, III, 6 ds
Hug.),
cf. infra C 2.
B. 1. 2
emoitié
xes. « représentation de la croix, crucifix » (
Vie de Saint Léger, éd. J. Linskill, 146);
2. ca 1207
prendre la croix « se croiser, partir pour la croisade » (
Villehardouin,
La Conquête de Constantinople, éd. E. Faral, § 3);
3. av. 1590 « représentation particulière de la croix »
croix bourguignonne (
A. Paré,
Œuvres complètes, éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, IV, 9, p. 247);
4. 1680 « dignité (ordre de Malte) » (
Rich.); 1836
avoir la croix [la croix de la Légion d'honneur, instituée en 1802] (
Stendhal,
L. Leuwen, t. 3, p. 420).
C. 1. Ca 1160
en croiz « en forme de croix » (
Enéas, éd. J. J. Salverda de Grave, 7543);
2. ca 1395 « marque en forme de croix faite sur une écriture » (
J. Boutillier,
Somme rural, p. 186, titre 30 ds
Littré); 1851 au fig.
faire une croix sur le passé (
Murger,
Scènes vie boh., p. 154). Du lat. class.
crux, -ucis « croix, gibet » désignant spéc. la croix du Christ, en lat. chrét.; d'où dès l'époque class. « peine, tourment, châtiment » et en lat. chrét. « représentation de la croix; signe de la croix ».