COURONNER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. Fin
xes. part. passé
coronat « tonsuré » (
St-Léger, éd. J. Linskill, 125) − fin
xiiies. (
Blancandin, 3208 ds T.-L.);
2. ca 1393 part. passé adj.
genoulx couronnés « (d'un cheval) qui a une plaie circulaire au genou » (
Ménagier, II, 74,
ibid.); 1678
cheval couronné (
G. Guillet,
Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 1
repart.);
3. hortic.
a) 1690
arbre couronné « arbre qui dépérit » (
Fur.); 1740
se couronner « dépérir (d'un arbre) »
(Ac.);
b) 1845
couronner un arbre « le tailler en couronne » (
Besch.).
B. 1. Mil.
xiies. fig.
coruner « honorer » (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, § 141, 8, p. 252);
2. [1130-40
coronee (
Wace,
Conception ND, éd. W. R. Ashford, 1516)]; 1155
coroner « proclamer souverain; ceindre d'une couronne la tête d'un souverain » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 3362); 1661
tête couronnée (
Corn. Toison d'or, Prol. ds
Littré);
3. ca 1150
coronner « orner quelqu'un ou quelque chose d'une couronne » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 2744); spéc.
ca 1560
teste couronnee (d'un cerf) (
J. du Fouilloux,
Vénerie, éd. G. Tilander, chap. 21, 16, p. 53);
4. av. 1203
couronee « déclarée supérieure » (
Chastelain de Couci,
Chansons, éd. A. Lerond, V, 33); fin
xiiies. part. passé adj.
coroné « récompensé par un prix, une distinction honorifique » (
Complainte douteuse ds
Nouv. rec. de contes, éd. A. Jubinal, t. 2, p. 244); 1680
couronner « décerner un prix, une récompense à quelqu'un » (
Rich.);
5. 1361
coronner « ceindre d'une couronne en signe de distinction honorifique » (
Oresme,
Eth., 18 ds
Littré);
6. 1549
se couronner « se parfaire » (
Corroz.,
Fab., LXX ds
Gdf. Compl.); 1578
coronner « parfaire » (
J. Grévin,
César, p. 42); 1663
couronner ses vœux (
Mol.,
L'Étourd., v, 16 ds Littré);
7. av. 1566 « entourer, environner » (
L. Labé,
Sonnet 19 ds
Hug.);
8. 1605 part. passé adj. « dominé, surplombé » (
Bertaut,
Œuv., p. 59 ds
Gdf. Compl.); 1680
couronner « surplomber » (
Rich.). Prob. dér. de
couronne* d'apr. le lat. class.
coronare « mettre une couronne sur quelque chose ou sur quelqu'un pour orner », « entourer quelque chose ou quelqu'un », puis en lat. impérial « mettre une couronne en signe de victoire sportive » et au fig. « donner une récompense » − sens repris par les aut. chrét. au sens de « honorer » − en b. lat. « imposer une couronne comme « insigne de pouvoir », en lat. médiév. « tonsurer » (893 ds
Latham) déjà attesté comme subst. masc. en 407 (
Code Théodosien, 16, 2, 38 ds
TLL s.v., 992, 63).