COULER2, verbe.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoitié
xiies. trans. « filtrer, épurer (ici de l'argent) » (
Psautier Cambridge, 11, 6 ds T.-L.); 1511
couller buee (
Exéc. test. de Katherine Mesquin, A. Tournai ds
Gdf. Compl.);
2. 1131 intrans. « se déplacer, se mouvoir naturellement (d'un liquide) » (
Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 771); 1176 trans. « faire glisser, verser dans (ici du plomb fondu) » (
Chr. de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 5922); 1680
couler le cuivre, couler l'étain (
Rich.); d'où 1754
un coulé (
Encyclop. t. 4 : Il se dit de tout ouvrage jetté en moule);
une coulée « endroit par où s'échappe la fonte »
(ibid.); 1829 « masse de matière en fusion » (
Balzac,
Corresp., p. 380 : ... comme si on dérangeait le fondeur de cloches au moment de la
coulée);
3. 1154-73 pronom. « se glisser dans » (
B. de Ste-Maure,
Troie, 21358 ds T.-L.); 1176 trans. « faire glisser, faire pénétrer (ici une épée dans un corps) » (
Chr. de Troyes,
op. cit., 3697); 1177-80 intrans. « glisser (ici en parlant d'une porte qui coulisse) »
porte colant (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3633); 1690
nœud coulant (
Fur.);
4. 1572
coulé à bas (d'un navire) (
Amyot,
De la tranq. d'âme, 9 ds
Littré); 1616-20
armée coulée à fonds (
D'Aub.,
Hist. II, 209,
ibid.); 1738 fig.
couler qqn à fond (
Piron,
Métrom., IV, 1,
ibid.);
5. 1440-75 intrans. « s'écouler (du temps) » (
G. Chastellain,
Chron., éd. K. de Lettenhove, t. 3, p. 81 : le temps
couloit ... avant); 1464-98 trans. « laisser passer du temps »
couler quinze ou vingt jours (
Commynes, I, 231 ds
IGLF);
6. 1440-75 intrans. « laisser échapper un liquide » (
G. Chastellain,
op. cit., t. 3, p. 444 : une jambe qui toudis
couloit et rendoit matères incessamment);
7. 1611 intrans. « avorter sous l'effet de la pluie (en parlant d'une fleur, d'un fruit) » (
Cotgr.). Du lat.
colare « passer, filtrer, épurer ».