COUFIQUE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1672
kiufi (
A. Galland,
J. d'Antoine Galland pendant son séjour à Constantinople, t. 1, p. 29 ds
F. Nasser,
Emprunts lexicologiques du français à l'arabe, p. 518); 1763
coufite, cuphique (
Encyclop., Planches, t. 2,
Caractères et alphabets des langues mortes et vivantes, p. 3 et planche III). Dér. du nom de la ville de
Koufa, sur l'Euphrate; suff.
-ique*.
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Histoire :
0. kiufi adj. « (de l'écriture arabe) anguleux, massif ». Attesté en 1672 (Galland, Journal, volume 1, page 29, in Gallica : Je fis marché pour Son Exc. d'un livre [...] écrit en vieux charactères kiufi, avec soixante six figures représentant diverses actions fabuleuses de Mahomet). -
I. A. coufique adj. « (de l'écriture arabe) anguleux, éventuellement sans points diacritiques » [la définition donnée supra est trop catégorique sur ce point]. Attesté depuis 1763 (Encyclopédie, planches, volume 2, caracteres et alphabets de langues mortes et vivantes, planche III : Cuphique ou Oriental). Dans le même ouvrage est également mentionnée la lexie coufite [en italique et en mention], dénotant une hésitation quant au suffixe et au vocalisme (Encyclopédie, planches, volume 2, caracteres et alphabets de langues mortes et vivantes, page 3 : Les plus anciens caracteres arabes sont ceux qu'on appelle coufites, ainsi nommés de la ville de Coufah, bâtie sur l'Euphrate). -
II. coufique subst. masc. « écriture arabe anguleuse et massive ». Attesté depuis 1809 (Sacy, Mémoires 2, page 51 : elles [des inscriptions] semblent en effet offrir, dans plusieurs lettres, des formes qui tiennent en partie du coufique et en partie du neskhi [ou naskhi « écriture arabe cursive simple »]). On trouve déjà une forme en <u> en 1793, dans une première édition du même ouvrage : Sacy, Mémoires 1, page 129, in Google, Recherche de Livres : Le caractère dans lequel elle est écrite, est le Cufique, ou pour parler plus exactement, il tient en partie du Cufique, & en partie du caractère moderne nommé Neskhi. -
I. B. coufique adj. « écrit ou gravé en écriture coufique ». Attesté depuis 1811 (Rzewusky, Fundgruben, volume 2, extraits du livre de M. de Hammer, Le compagnon sublime dans l'histoire de Jérusalem et d'Hebron, page 375, in Google, Recherche de Livres : La date de la bâtisse de cette chaire, c'est‑à‑dire, l'an 484, se trouve écrite dessus dans un chronographe coufique). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt à l'arabe ﻛﹹﻮﻓﻲﹼ [kūfī] adj. « (de l'écriture arabe usitée dans les premiers temps de l'Islam) anguleux et à la ligne horizontale marquée » (Kazimirski 2, 944 ; Reig, Dictionnaire 4712 ; EI2 4, 1144). Le lexème arabe est lui‑même dérivé du toponyme ﻛﹹﻮﻓﺔ [Kūfa], nom d'une ville d'Irak située sur les rives du fleuve Euphrate, centre important de la calligraphie arabe (cf. ci‑dessus I. A.). Le mot a subi dès 1763 une suffixation pour s'adapter au système morphologique du français (cf. ‑ique* [C. 2., où le mot est cité parmi divers détoponymes, contrairement à notre analyse ; Morphologie, C. Adj. et subst. en ‑ique correspondant à des empr.] et cf. karmatique*). On remarque dans la lexicographie une hésitation persistante entre les formes coufique, cufique, koufique et kufique. Ajouter FEW 19, 97b un nouvel article kūfī.
Rédaction TLF 1978 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2010 : Esther Baiwir. - Relecture mise à jour 2010 : Éva Buchi ; Jean-Loup Ringenbach ; Youssef Ayache ; Willy Stumpf ; Nadine Steinfeld.