COQUE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 « enveloppe rigide de certains fruits » (
J. de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 11787);
2. 1306 « enveloppe calcaire de l'œuf » (
G. Guiart,
Royaux Lignages, I, 1044 ds T.-L.) [peut-être déjà ds
J. de Meun,
op. cit., 6489 comme symbole de ce qui a peu de valeur];
3. début
xives. « coquillage marin propre à la consommation [sans contexte permettant de préciser lequel] » (
Menieres des poissons que on prant en la mer, éd. G. Lozinski,
Bataille de Caresme et de Charnage, appendice VI ds
Bibl. Ecole des Hautes Etudes, fasc. 262, p. 195); mil.
xvies.
coque marine « coquillage » (
Du Bellay,
Œuvres, éd. H. Chamard, t. 6, 429 ds
IGLF); 1611 « sorte de coquillage marin du genre des palourdes » (
Cotgr.,
s.v. coque, cf. aussi
s.v. pallourde);
4. 1694 (
Corneille :
Coque. Terme de mer. Faux ply qui se fait à une corde qui est trop torse, ou qu'on n'a pas pris soin de détordre);
5. a) 1828 « ornement de vêtement ou de chapeau constitué d'un ou plusieurs nœuds » (
Delécluze,
Journal, p. 442);
b) 1832 (
Raymond :
Coque [...] boucle de cheveux formée en coque);
6. a) 1834
coque de navire (
Land.);
b) 1929 aviat. (
Guillemin,
Constr., calcul et essais avions et hydrav., p. 73);
c) 1951 automob.
carrosserie-coque (
Tinard,
Automob., p. 327). Orig. obsc. L'hyp. la plus communément admise est celle d'une évolution sém. du lat. impérial
coccum désignant le kermès, cochenille parasitant les rameaux de certains arbres en y formant une petite excroissance globuleuse ressemblant à une graine (
FEW t. 2, p. 823 a et
sqq.;
REW, n
o2009), le terme lat. étant empr. au gr. κ
ο
́
κ
κ
ο
ς dont le premier sens est « graine » (pour l'évolution sém.,
cf. certains emplois de
coccum sémantiquement proches du fr.
coque :
coccum cnidium, gr. κ
ο
́
κ
κ
ο
ς
κ
ν
ι
́
δ
ι
ο
ς désignant le fruit du garou ds
TLL s.v., 1395, 32-63,
coccum au sens de « pigne de pin » correspondant au gr. κ
ο
́
κ
κ
α
λ
ο
ς Cælius Aurelianus ds
André Bot., au
xies. le lat.
cocca est aussi attesté au sens de « coupelle, vase de forme demi-sphérique » ds
GMLC s.v., où il est considéré comme une erreur de graphie pour
concha;
cf. aussi l'expr.
non vales uno coco attestée au
viiie-
ixes.,
Formulae Senonenses ds
Mittellat. W. s.v., 762, 18, peut-être à rapprocher des emplois de
coque comme symbole d'une chose de peu de valeur en a. fr.). Dans cette hyp., le maintien de la 2
eocclusive se serait fait par expressivité. Cependant
coque pourrait appartenir directement à un rad. expressif et il serait vain d'essayer d'en établir la filiation (
Sain. Sources t. 1, p. 422; t. 2, p. 95, 98; t. 3, p. 464;
Dauzat 1973).