CONTRE1, prép. Étymol. et Hist. I. Idée d'opposition. A. 1. Marque l'hostilité a) prép. 842 latinisme contra ( Serments de Strasbourg ds Bartsch Chrestomathie, p. 3 : contra Lodhuwig); ca 1100 cuntre paiens ( Roland, éd. J. Bédier, 2244); b) adv. ca 1170 ( Chrétien de Troyes, Erec, éd. W. Foerster, 384 : li vavasors contre li cort; éd. M. Roques : contre lui; v. aussi Foulet, pp. 364-374); xiiies. (Ysopet de Lyon, éd. J. Bastin, XVIII, 47); av. 1271 faire contre ( Rutebeuf, Vie de Ste Elysabel, éd. E. Faral et J. Bastin, 448); 1665 là contre ( Molière, Dom Juan, I, 2); 2. pour se défendre de 1160-74 prép. ( Wace, Rou, III, 4260 ds Keller, p. 282 b); 3. dans une direction opposée à quelque chose ca 1174 cuntre le vent ( G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 1367 ds T.-L.); 1606 Contre vent et maree au propre ( Montchrestien, Cartaginoise, éd. L. Petit de Julleville, p. 141); 1 remoitié xvies. contre nature (R. de Collerye, éd. Ch. d'Héricault, p. 93 ds IGLF); 1560 contre toute espérance ( J. Grévin, L'Olimpe, éd. L. Pinvert, p. 276, ibid.); 4. « en dépit de » ca 1450 aller contre sa parolle ( Mistère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 32418); 1561 contre fortune bon cueur ( Grévin, Les Esbahis, p. 120 ds IGLF); av. 1615 envers et contre tous ( Pasquier, Recherches, p. 868, ibid.). B. 1. Marque la proportion, la comparaison ca 1100 ( Roland, 1930 : Cuntre un des noz en truverat morz quinze); 2. « au lieu de, à la place de » ca 1174 ( G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 4329 ds T.-L.); 1323 « en échange de » (Texte cité ds Runk., p. 94). II. Idée de proximité, de contact ca 1100 prép. cuntre tere ( Roland, 2494). Du lat. contra adv. et prép. « en face de, vis-à-vis », « au contraire de », « en sens contraire de », « par opposition à ».
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