CONTOURNER, verbe trans.
Étymol. et Hist. [
Ca 1200 indirectement attesté par son dér. régressif
contour; 1311
contorner « être situé (en parlant d'une terre) » (Mercr. av. St Luc, Arch. C.-d'Or, B 495 ds
Gdf. Compl.), attest. isolée];
A. 1. Ca 1360 « tourner, se tourner (vers ou contre quelqu'un ou quelque chose) » (
Baudoin de Sebourc, V, 137; VIII, 636 ds T.-L.) − début
xviies. ds
Hug.;
2. 1512 « entourer (ici, de ses bras, sens fig.) » (
Lemaire de Belges,
Illustrations de Gaule et Singularités de Troie, II, 13 ds
Hug. : une femme si legerement
contournee en tes embrassemens); 1575 (
Thevet,
Cosmographie universelle, VIII, 3,
ibid. : Ceste isle [...]
est toute
contournee et entouree de rochers); d'où 1761 « faire le tour de quelque chose » (
Rapport de M. de Salvert, 28 oct., Ms. Arch. de la Mar. ds
Jal : L'ennemi continuant de me
Contourner, vint se remettre à tribord);
3. 1651 B.-A. « tracer les contours d'une figure » (R. F[réart] de Chambray, trad. fr. du
Trattato di Pittura de Léonard de Vinci, p. 6 ds
Brunot t. 6, 2, p. 695);
4. 1721 pot. « façonner (un vase) »
(Trév.). B. 1548 au propre « tortiller » (
N. Du Fail,
Baliverneries d'Eutrapel, p. 155 ds
IGLF : [Eutrapel]
contournant sa barbe); 1803 au fig.
contourné « trop compliqué, peu naturel (ici, en parlant du style de quelqu'un) » (
Chateaubriand,
Génie du christianisme, t. 1, p. 4). D'un lat. vulg. *
contornare, attesté seulement au
viiies. (
Gloses de Reichenau, éd. H. W. Klein, p. 160, n
o360 : convertantur : conturnent), composé de
cum et de
tornare (tourner*). Le sens A 3 est dû à l'infl. de l'ital.
contornare.