CONSERVATEUR, TRICE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. Av. 1283 jur. « celui qui est chargé de maintenir un droit, un privilège » (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. Salmon, 140); 1465
conservateur de l'équivalent (ds
Bartzsch, p. 106);
2. pol. 1795
(gouvernement) conservateur « qui protège du désordre » (
rapport du 18 thermidor an III ds
A. Aulard,
Hist. pol. de la Révolution fr., Paris, 1903, p. 625); 1815
(esprit) conservateur « opposé à toute innovation » (
Constant,
Principes de pol., p. 48); 1846 spéc. à propos du parti conservateur anglais (
B. Disraeli,
La jeune Angleterre, trad. de l'angl. par M
lleA. Sobry, p. 367 ds
Mack., p. 217). Empr. au lat.
conservator, -oris (conservator rei publicae, patriae, urbis, imperii, libertatis, etc.), dér. de
conservare (conserver*
), peut-être sous l'infl. de l'a. prov. (1261,
conservador dels privilegis ds
Rayn.); désigne en lat. médiév. un procureur, un délégué (1244 ds
Du Cange); au sens 2 ds l'attest. de 1846 (trad. de Disraeli) il s'agit du calque de l'angl.
conservative attesté dep. 1830 (J. W. Crocker ds
NED) pour désigner le parti Tory par l'appellation
Conservative party (le
Parti Conservateur), l'angl.
conservative étant empr. au m. fr.
conservatif*.