COMTE, COMTESSE, subst.
Étymol. et Hist. I. Comte A. 1. a) 2
emoitié
xes.
compte cas régime, pendant le haut Moy. Âge désigne un haut dignitaire du royaume qui a souvent reçu du roi un commandement civil ou militaire [désigne ici le maire du Palais, Ébroïn] (
St Léger, éd. J. Linskill, 55);
b) spéc.
ca 1050
cons cas sujet,
conpta cas régime désigne sous le Bas-Empire romain, un haut dignitaire proche de l'empereur (
Alexis, éd. Chr. Storey, 17, 42);
2. début
xiies. dr. féod.
queons « celui qui possède un comté »
(Lois G. le Conquérant, v.
baron1); 1165-70
cante cas sujet (
B. de Ste-Maure,
Troie, éd. L. Constans, 176); début
xiiies.
contes cas sujet (
Ami et Amile, éd. P. F. Dembowski, 497); 1407
comte (
Choix de Pièces inédites relatives au Règne de Charles VI, éd. L. Douët d'Arcq, t. 1, p. 302 ds
IGLF).
B. 1. 1630 arg.
comte de la Carruche « geôlier » (
Responce et Complainte au grand Coesre, p. 12);
2. 1872 « niais » (
Larch., p. 100);
3. [1878 « compère d'un jeu truqué » (Rig. d'apr.
Esn.)]; 1886 (
Hogier-Grison,
Les Hommes de proie. Le Monde où l'on triche, p. 205).
II. Comtesse ca 1100
cuntesse « femme d'un comte, ou qui possède un comté » (
Roland, éd. J. Bédier, 3729). I du lat. class.
comes, -itis « compagnon », « qui est lié à, au service de quelqu'un » spéc. « personne attachée à la suite d'un magistrat, d'un empereur romain » puis « représentant de ces hauts personnages, chargé de certaines fonctions publiques » (
TLL s.v., 1776 et 1777) parfois militaires (
ca 390 Ammien Marcellin,
ibid., 1779, 75); sous les Mérovingiens et les Carolingiens ce terme désigne le titre donné à de hauts dignitaires, notamment les
comites palatii; avec l'affaiblissement du pouvoir royal à partir du
ixes., le mot s'applique à celui qui possède un comté (
Nierm.; v. aussi
Hollyman, pp. 109-114). II dér. de
comte avec le suff. de
abbesse*;
cf. lat. médiév.
comitissa « femme ou veuve d'un comte »
vies. d'apr.
Latham, « femme qui a la charge d'un comté » (1028 ds
Mittellat. W. s.v., 930, 13).