COMPAGNON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 cas suj.
cumpainz « celui qui vit habituellement avec quelqu'un » (
Roland, éd. J. Bédier, vers 324); cas régime
cumpaignun (
ibid., vers 1020);
2. 1549 p. ext.
compaignon « celui qui accompagne quelqu'un » (
Est.);
3. 1455 spéc. « ouvrier qui a terminé son apprentissage » (
Archives du Nord, B 1686, fol. 51 v
ods
IGLF);
4. 1866 « grade dans la franc-maçonnerie »
(Lar. 19e). Du b. lat.
companio (d'où
compain, cas suj.),
companione(m) (d'où
compagnon, cas régime), formé du lat.
cum « avec » (préf.
con-*) et de
panis (pain*
), attesté dans la
Loi Salique (éd. Eckhart, I, 99), calque d'un mot germ. du type du got.
gahlaiba « compagnon » litt. : « celui qui partage le pain avec » (
W. Krause,
Handbuch des Gotischen, Munich, 1963, §§ 50, 2 et 137, 1;
Feist,
s.v. ga-hlaiba; Velten ds
Journ. engl. germ. phil., t. 29, p. 345), formé du got.
ga-, particule inséparable « avec » et
hlaifs subst. masc. « pain » (
cf. a. h. all.
ga-leipo « sodalis » attesté aux
viiie-
ixes. ds
Graff t. 4,
s.v. hlaib), terme milit. apporté par les Germains des armées du Bas Empire; a prob. coexisté à l'origine avec
contubernalis « camarade de tente » qui a peut-être favorisé le procédé du calque avec
com-initial.