COLONIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1308 « territoire administré par un gouvernement ou un prince d'un pays étranger » (
Ystoire de li Normant, trad. de Aimé de Mont Cassin, éd. V. de Bartholomoeis, Livre II, XIX, p. 78, 14 : Et en ceste Regne se clame terre de demainne, et se [a] autre seignorie, se clame
colonie, comme sont en cest Regne la terre qui a autre seignorie);
b) 1635 (
Monet,
Abr. du parallèle des lang. fr. et lat., Genève, éd. Ouvion :
Colonie, peuplade des personnes allans habiter, et peupler nouveau païs [...] le lieu où habite la nouvelle peuplade);
2. a) 1579 « population s'établissant dans un pays conquis » (
Fauchet,
Antiquitez, I, 14 ds
Hug.);
b) 1767 « groupe, population d'animaux » (
Buffon,
Histoire naturelle, éd. Lanessan, Quadrupèdes, t. 2, p. 194 ds
IGLF);
c) 1792 « groupe de personnes ayant certaines affinités, intérêts ou usages communs (d'abord des émigrés d'un même pays vivant dans la même ville) » (M
mede Staël,
Lettres inédites à L. de Narbonne, p. 56);
d) 1859
colonie pénitentiaire (
Du Camp,
En Hollande, p. 191);
e) 1907
colonie de vacances (Lar. pour tous). Empr. au lat. class.
colonia désignant d'abord une propriété rurale, puis un établissement de Romains dans une région étrangère et déjà employé, à partir de l'idée de « groupe de population », pour désigner un groupe d'animaux (en parlant de l'essaimage des abeilles);
cf. aussi les formes adaptées d'apr. l'accentuation lat., m. fr.
coulongne (
Bersuire,
Trad. Tite-Live, B.N. 20312 ter, f
o10 v
ods
Gdf. Compl.) et
coloine (1527 ds
Hug.).