CLEF, CLÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100
clef « instrument de métal servant à ouvrir une porte » (
Roland, éd. J. Bédier, 2762); 1130-40 par image
cles del ciel (
Wace,
Conception N-D, éd. W. R. Ashford, 1584); 1317
avoir les clez des chans (
Proverbes français, éd. J. Morawski, n
o824); av. 1441
soubz clef (
Ch. d'orléans,
Ballade, 32, éd. P. Champion, p. 52);
2. 1115-30
clé « ce qui explique » ici « formule permettant de calculer les fêtes mobiles » (
Ph. de Thaon,
Comput, éd. E. Mall, 49); 1690
clef « code qui permet de déchiffrer un texte » (
Fur.); 1690
clef d'un Roman (
Fur.);
3. 1181-90 « ce qui donne accès à » (
Chr. de Troyes,
Perceval, éd. W. Roach, 3812 : Que ele li metoit la
clef D'amors en la serre del cuer);
4. 1268
clef « position stratégique qui commande l'accès d'une région » (
Claris et Laris 14571 ds T.-L.);
5. av. 1407 mus. « signe au début d'une portée qui permet de lire les notes » (
E. Desch.,
P. m. et hist. 264 ds T.-L.); d'où 1872
à la clef (ds
Guérin 1892).
B. technol.
1. 1266-67 « instrument servant à tendre » ici en parlant de la corde d'une arbalète » (
Vers de la mort, éd. C. A. Windhal, 58, 8 ds T.-L. : dé-l.
clé-); 1680 mus.
clef de viole (
Rich.);
2. 1250-1300 archit.
clef (
Villard de Honneccurt,
Album, XXXIX ds T.-L.);
xiiies.
clef de la voute (
Haisel,
Des .iiii. prestres ds
Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 6, p. 43);
3. 1401 « outil servant à ouvrir ou à fermer, serrer ou desserrer » (
Comptes de la ville d'Amiens ds
Havard,
s.v. robinet); 1680
clef à vis (
Rich.);
4. 1611 « pièce servant à assembler des poutres » (
Cotgr.).
C. 1957 « figure de lutte libre » (
Aymé,
La Mouche bleue, p. 190). Du lat. class.
clavis « instrument de métal servant à ouvrir et à serrer » au propre et au fig., ce dernier emploi étant très fréq. chez les aut. chrét., v.
Blaise.