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CLAIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. xies. cleide judéo-fr. (Gloses de Raschi, éd. Darmesteter et Blondheim, t. 1, p. 27); 1155 cleie (Wace, Brut, 13546 ds Keller, p. 283b); 1306 claie (G. Guiart, Royaux Lignages, I, 4012, ibid.); 1690 (Fur. : Claye est aussi une grosse échelle de charpente [...] sur laquelle on fait traîner par la ville ceux qui ont été tués en duel). Du gaul. cleta (Dottin, p. 246), attesté en lat. médiév. avec la graphie clida au sens de « treillage de bois sur lequel on déposait le cadavre d'un supplicié ou de la victime d'un meurtre » (viies. Lois Ripuaires ds Nierm.).

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A./B. 3./B. 5. « treillis servant à divers usages ». Attesté depuis fin 11e siècle [dans un texte écrit en caractères hébreux] (RaschiD2, volume 1, page 27, n° 213 : cleide « natte, claie de joncs »). Première attestation en caractères romans : 1155 (BrutA, vers 13546 : Mairiens [« bois à bâtir »] e cleies entrelacent, Kernels [« créneaux »] refunt, portes afaitent [« construisent »]). Première attestation présentant la graphie moderne : ca 1275 (RoseMLec, vers15777 = RosemLangl, vers 15807 : Et li portier les murs hourdoient [« munissent de défense »] De forz claies refuseïces [« pleines de refus »] Tissues de verges pleïces [« flexibles »]). - 
B. 4. « treillis pour sécher les fromages ». Attesté depuis ca 1180 (MarieFabB, Le Corbeau et le renard, page 96, vers 6 : […] par devant une fenestre Quë en une despense fu Vola un corf [« corbeau »] si ad veü Furmages que dedenz esteient, E desur une cleie giseient). - 
B. 1. « ouvrage utilisé pour servir de barrage, écrille ». Attesté depuis 1291/1294 [à Saint‑Ouen, en Seine‑Maritime] (JurésSOuenA, page 123 : VI. deniers au cuisinier pour les clees du gort [« dispositif mis au fond d'une rivière où le poisson vient se prendre »]). - 
B. 2. « treillage qui ferme un champ, un pâturage ». Attesté depuis 1470 [dans une lettre de rémission] (Lit. remiss. ann. 1470 ex. reg. 196. chap. 276 [= ?], in Du Cange s. v. cleda2 : La claye ou clide du champ de myl). Première attestation lexicographique : 1596 (Hulsius1 : claye ou clée f. « ein Gatter von Weiden »). - 
C. « instrument de supplice sur lequel on attachait le corps d'un condamné et qu'on faisait traîner ». Attesté depuis 1392 [dans un contexte de cérémonie funèbre, par humilité chrétienne] (PhMézTestG, page 309 = DMF2 : ladite charongne ainsi enchainee et toute nue en teste et par tout le corps, […] soit mise sur une cloie de bois […] et bien loïe en .III. lieus de cordes athachies a la cloie […] Et quant la char morte de nostre pelerin sera ainsi trainee ou cuer enmy l'eglise sur la cloie). Première attestation dans un contexte d'exécution de peine : ca 1460/1466 (Mart. D'Auv., Arrêts Am. R., Premier Arrêt, page 10, lignes 113‑114 : et oultre qu'il [l'amant accusé de faulceté et traïson] fut trainé sus une cloie et batu par les carrefours de sions de vert osier et de branches de groseliers affin que desormais tous autres y prinssent exemple). - 

Origine :
Continuateur régulier du protoroman régional */'kleta/ subst. fém. « treillis d'osier », qui se recommande comme ancêtre commun, en plus du lexème français, de francoprovençal cleya (depuis 15e s.), occitan cleda (depuis début 13e s.), gascon cleda, piémontais tšea, catalan cleda (depuis fin 13e s.), haut aragonais kléta, galicien chedas (plur.) et portugais cheda (depuis 1258) (REW3 1988 ; FEW 2, 776a‑778b ; DECat ; Kuhn, Hocharagonesisch 74 ; Buschmann ; DELP3 ; Houaiss). Le type lexical est inconnu du latin écrit de l'Antiquité (Ø TLL), mais on relève son corrélat en latin du haut Moyen Âge du nord de la Gaule : clita subst. fém. « treillis » (629/634 [Lois Ripuaires]), clida « id. » (776 [Annales regni Francorum], tous les deux Niermeyer2). Le lexème est lui‑même emprunté à un gaulois *klētā, dont on trouve d'exacts correspondants dans les langues celtiques : ancien irlandais cliath subst. fém. « claie, rangée », gallois clwyd « barrière », moyen cornique cluit « cleta », breton kloued(enn) « haie » (Vendryes, Lexique ; Dottin, Langue gauloise 246 ; Lambert, Langue gauloise2 195 ; Delamarre, Langue gauloise2). Son aire de dispersion permet de supposer qu'il a été diffusé de la Gaule en Ibérie. Cf. von Wartburg in FEW 2, 776a‑778a, *clēta 1 ; REW3 1988 ; Chambon, MélXYZ 6.


Rédaction TLF 1977 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2005 : Nadine Steinfeld. - Relecture mise à jour 2005 : Jean-Paul Chauveau ; Jean-Pierre Chambon ; Gilles Roques ; Frankwalt Möhren ; Éva Buchi.