CINGLER1, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Fin
xiies.
cingler « frapper (avec une verge flexible) » (v.
G. Paris, Compte rendu de
La Naissance du Chevalier au Cygne, éd. Todd ds
Romania, t. 19, p. 339);
2. av. 1526 « frapper de manière continue (en parlant du vent, de la pluie) » (
J. Marot, V, 200 ds
Littré);
3. technol.
a) 1757 « battre le fer pour le forger » (
Encyclop. t. 7, p. 162a);
b) 1765
singler « tracer une ligne droite sur une pièce de bois avec une corde tendue frottée de craie » (
ibid., t. 15, p. 211b);
4. 1844 fig. (
Balzac,
Modeste Mignon, p. 267 : Eléonore
cingla cette réponse comme un coup de fouet). Dér. de
sangle*; cependant le vocalisme initial en [ε
̃] est difficile à expliquer : soit altération de
sangler* au sens de « frapper » par modification expressive de la voyelle tonique,
cf. tinter (
Bl.-W.5) − soit empr. à une forme région. en [ε
̃] du même verbe : l'a. prov.
cinglar (
REW3, n
o1927;
EWFS2;
Dauzat 1973) qui ne semble cependant pas attesté au sens de « frapper » (
cf. le subst.
cengla « volée de coups »
xves. ds
Levy Prov.) ou bien le wallon
cingler « frapper vivement (de la pluie) » (dial. de Mons,
FEW t. 2, p. 682b).