CIDRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Mil.
xiies.
sizre lat.
sicera « boisson fermentée » (
Psautier de Cambridge, éd. F. Michel, LXVIII, 14), sens limité aux trad. de la Bible;
2. 1130-40
cidre « jus de pommes fermenté » (
Wace,
Conception de Nostre-Dame, 1169 ds
Keller, p. 59);
3. 1575
citre « boisson faite avec du jus fermenté d'autres fruits » (
Thevet,
Cosmographie, XV, 9 ds
Hug. : breuvage de pommes ou poires [...]
Citre). Du lat. chrét.
sīcera « boisson fermentée » (
Luc I, 15), gr. σ
ι
́
κ
ε
ρ
α «
id. »
(ibid.) transcr. de l'hébr. biblique
šekar « boisson fermentée, liqueur forte ». La forme
sīcera a dû s'altérer en b. lat. en *
cisera (
cf. la forme
cisera, début
xiiies. Alexandre Neckam,
De nominibus utensilium cité par A. Scheler ds
Jahrbuch für romanische und englische Literatur, 1866, vol. 7, p. 62). Le mot a dû se répandre en Gaule, prob. d'abord dans les monastères (P. Lebel ds
Fr. mod., t. 11, p. 132). La spécialisation du sens 1 au sens 2 s'est faite en Normandie, et de là dans toute la France (
FEW t. 11, p. 590,
s.v. sicera).