CHEVILLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1160 « tige de bois dont on se sert pour assembler des pièces » (
Eneas, 249 ds T.-L.); spéc. 1635
cheville ouvrière « cheville qui supporte l'effort principal dans un mécanisme » (
Monet,
Abr. du parallèle des lang. fr. et lat., Genève, éd. Ouvion); d'où fig. 1700 « personne qui joue un rôle essentiel » (
Regnard,
Ret. Impr., sc. 4 ds
DG);
2. ca 1200 « tenon pour accrocher » (
1recontinuation de Perceval, éd. W. Roach, I, 10439); d'où 1845
commerce à la cheville (
Besch.)
3. 1599 mus. (
H. Hornkens,
Recueil de dictionnaires françoys, espaignolz et latins, Bruxelles);
4. av. 1628 fig. versif. (
Malherbe,
Commentaire sur Des Portes, Œuvres, éd. Lalanne, IV, 463);
5. 1723 « barre de bois lisse sur laquelle on tord les écheveaux de soie apres la teinture » (
J. Savary des Bruslons,
Dict. universel de comm.).
B. Ca 1165-70 anat. (
Troie, 16776 ds T.-L.). Du lat. vulg. *
cavic(u)la forme dissimilée du class.
clavicula (dimin. de
clavis « clef »), attesté d'abord au sens de « vrille de la vigne », puis comme synon. de
clavis; terme d'anat. en lat. médiév. au
xiiies. ds
Mittellat. W. s.v., 692, 72.