CHEMINÉE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 « salle munie d'une cheminée » (
Chr. de Troyes,
Cligès, éd. W. Foerster, 5562) −
xviiies., Dole ds
Gdf.;
2. dernier tiers
xiies. « ensemble architectural permettant de faire du feu dans une pièce » (
G. de Berneville,
St Gilles, 2728 ds T.-L.); 2
emoitié
xiies.
ceminee de marbre (
Aiol, 1130 ds T.-L.);
3. ca 1160
keminee « conduit de cheminée dépassant du toit » (
Flore et Blanchefor, 1814 ds T.-L.); p. ext. 1832 « intérieur du tuyau d'un bateau à vapeur » (
Raymond); 1857 «
id. d'une usine » (
Flaub.,
MmeBovary, III, V, p. 169 ds
Rob.).
B. p. anal. 1649 en parlant d'un volcan (
Scarron,
Virgile travesti, III, 148b ds
Richarson); 1690 orgue (
Fur.); 1829 « verre de lampe » (
Boiste); 1831 mar. « trou permettant le passage du mat de hune » (
Will.); 1866 mines
cheminée d'aérage (Lar. 19e); 1890 alpinisme
(DG). Du b. lat. [
camera]
caminata « salle pourvue d'une cheminée » (584 Bréquigny et la Porte du Theil, p. 79
ad'apr.
Diez5, p. 80;
viiies. ds
Nierm.) puis « cheminée » (
ixes. Hincmar,
ibid.), dér. de
camīnus « fourneau, cheminée », lui-même empr. au gr. κ
α
́
μ
ι
ν
ο
ς « fourneau » et « conduit de cheminée ».
Camminus (chemin*
) qui a causé, du fait de l'homon., la disparition du simple, aurait aussi contribué au maintien du
-i- par étymol. populaire, v.
Bl.-W.5et
FEW t. 2, p. 139.