CHARRIER1, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1100
carier « transporter sur un chariot » (
Roland, éd. J. Bédier, 33);
2. 1600 « entraîner dans son cours » (
O. de Serres,
Théâtre d'Agriculture, p. 266 : Des sablons qu'elles
charrient).
II. 1837 arg. « mystifier, duper » (
Vidocq,
Dict. argotique ds
Sain. Sources Arg. t. 2, p. 122). I de même orig. que
charroyer*
(charroyer − il charroie), peut-être sous l'influence de verbes comme
proyer (précare) − prie
(précat) qui ont entraîné
charroyer − charrie puis
charrier − charrie (
Nyrop t. 3, § 196-20). Il soit directement issu de I à partir de l'idée de « mener en voiture » comparable au sens pris par l'expr. « mener en bateau » (
Esn.), soit, d'apr. P. Guiraud ds
Cah. Lexicol. t. 16, 1970, p. 68 et 69, issu de
charrer « jaser, plaisanter » attesté ds les parlers de Normandie (v.
FEW t. 13, 2
epart., p. 362
a) et de même orig. que le prov.
charra (v.
charabia et
charade) par croisement avec
charrier au sens de « tourmenter » attesté en m. fr. (G. Chastellain ds
K. Heslemann,
Der Wortschatz von G. Chastellain..., Leipzig, 1937, p. 92) et encore vivant au Canada au sens de « pourchasser » (
Canada 1930).