CHANTIER, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. « Support »
a) ca 1202
estre sor les gantiers fig. « être presque au moment où le corps du mort sera sur les tréteaux pour être exposé, être tout près de mourir » (
J. Bodel,
Les Congés d'Arras, éd. P. Ruelle, 444);
b) 1249
barge de cantier « chaloupe placée sur un navire » (Jean Sarrazin, 8, 9 ds T.-L.);
c) 1261 « pièces de bois sur lesquelles on place des tonneaux » (
Rutebeuf,
Le Miracle de Théophile ds
Henry Chrestomathie, 146, 22);
d) 1611 « cale placée sous un objet qu'on veut travailler » (
Cotgr.);
e) 1690 « bloc de bois qui porte la quille d'un bateau en construction » (
Fur.);
2. xives. « bord des rivières » (
Mantellier,
March. fréq., Gloss. ds
Gdf.);
3. 1400 « entassement de matériaux »
chantiers de busche (
Christine de Pisan,
Dit de Poissy, éd. M. Roy, II, 172, 446); d'où 1553 « emplacement où les marchands entassent le bois » (
P. Belon,
Observations, II, 88, éd. 1588, p. 328 ds
R. Philol. fr., t. 43, p. 184);
4. 1680 « atelier à l'air libre » (
Rich.); 1753 (
Encyclop. t. 3 :
être sur le chantier, pour dire se travailler actuellement). Issu du lat. class.
cantherius proprement « cheval hongre, mauvais cheval de charge »; d'où p. métaph. en archit. « chevron », Vitruve ds
TLL s.v., 282, 60; « support auquel on fixe la vigne » Columelle,
ibid., 27; le sens 2 peut-être parce que le bord des rivières servait à entasser des marchandises.